Décidément notre traversée du
Laos ne nous laisse pas tranquille, et c'est donc de nouveau alors que nous
sommes immobilisés dans une chambre d'hôtel, que nous vous écrivons ce récit.
Après 1 jour de repos pour les
articulations à Phou Khoun, village carrefour, nous remontons sur nos destriers
avec une petite inquiétude quant à la solidité des genoux de Marie.
Après l'interminable montée d'il
y a deux jours, nous nous étions mis en tête que la suite serait beaucoup plus
facile car nous évoluons maintenant sur le plateau et les crêtes.
Effectivement le début est très
facile car une descente nous ramène à 1000m d'altitude annulant tous nos efforts. S'en suit une longue et épuisant
côte où les douleurs de Marie se réveilleront et l'obligeront à pousser son
vélo sur plusieurs kilomètres, la majeure partie de l'après-midi, pour ne pas
aggraver les choses... Le moral n'y est pas mais elle s'accroche tant bien que
mal. De tout façon vu le peu de circulation, mettre le vélo dans une benne d'un
pick-up n'est pas gagné et nous avons espoir que ça finisse par s’aplanir.
Heureusement les paysages
magnifiques qui nous entourent nous tirent de notre torpeur, écrasés par la
chaleur.
Nous traversons également de jolis villages de minorités où les habitants s'activent autour du point d'eau, lieu de toilette, de lessive, de commérages sans oublier les enfants nous lançant des « Sabaidee !! ».
Après 50 kilomètres, la lumière du soleil déclinant, nous atteignons notre objectif en débouchant sur un petit village, Kiewkacham avec la ferme intention de camper. Malheureusement, 3 Guesthouses offrant de modiques chambres pour 5 euros, nous cernent et il serait mal venu d'aller mettre notre tente dans les environs. Cette facilité d'hébergement commence à nous peser et le fait d'arriver bientôt en Chine nous motive à l'idée de pouvoir bivouaquer plus souvent.
Mais sans cet arrêt en guesthouse, nous n'aurions pas fait la connaissance de 3 autre Français, qui sillonnent les routes des pays d'Asie du Sud-Est à moto pour deux d'entres eux et en stop pour le troisième. Nous passons un bon moment avec eux à siroter une bonne bière rafraîchissante en contemplant un superbe coucher de soleil.
Le lendemain, une très longue descente nous ramène à 400m d'altitude, à Nam Ming où la rivière du même nom serpente le long des flancs escarpés des montagnes.
D'ailleurs 600 mètres de dénivelés positifs nous attendent mais, pour ne pas forcer sur les genoux de Marie, nous sautons dans la benne d'un camion, acceptant de nous emmener directement à Luang Prabang !
Luang Prabang, ville s'étendant sur une langue de terre, au confluent du Mékong et de la Nam Khan. Anciennement capitale du royaume du Laos, elle a su garder son charme d'antan du fait de son classement au Patrimoine de l'Unesco, même si il faut bien dire que ce sont principalement des touristes qui y séjourne à présent.
Se balader dans l'ancienne ville pittoresque où tout n'est qu'horizontalité, ici pas d'immeubles à 6 étages est vraiment reposant.
En plus d'y trouver des baguettes de pain, des buffets pour 1 euro, nous rencontrons plusieurs voyageurs de tous horizons différents.
Nous espérons bien que ces 3 jours de repos à Luang Prabang auront été bénéfique pour les genoux à Marie, et nous embarquons à bord d'un slow-boat pour remonter le Mékong jusqu'à Pakbeng.
C'est une alternative agréable qui nous permet d'éviter une portion de route poussiéreuse et défoncée un peu plus au Nord.
Les vélos chargés sur le toit du bateau, nous pouvons profiter des paysages. Nous mettrons 9 heures pour remonter le Mékong qui, n'est pas un long fleuve tranquille. En plus de quelques rapides, des rocs saillants comme des lames de rasoirs affleurent au ras de l'eau rendant la navigation ardue pour les pilotes.
Nous débarquons à Pakbeng, village étape, transformé par l'arrivée des touristes chaque soir. Nous y dénichons une piaule basique pour 5 euros.
Les températures, la journée affleurant les 40°C, rendent la progression de plus en plus difficile, si bien que nous décidons de lever le camp assez tôt ce matin. C'est sans compter le problème de dérailleur de Marie, et ses douleurs aux genoux qui reviennent après une ou deux côtes...décidément quand pourrons-nous avancer sereinement ?
La route suit la rivière Nam Beng, qui ne sera dans quelques temps plus qu'un mince filet d'eau avec le barrage construit par les Chinois.
La vallée est assez peuplée et on sent bien qu'ils ne voient pas souvent de « farangs » passer pas là. Malgré tout, nous totaliserons quand même 800 mètres de dénivelé. Certes, ce n'est pas insurmontable mais avec un début de tendinite, n'importe quelle côte est un calvaire... Nous atteignons finalement Muang Houn, où nous bivouaquons au terrain de foot du village.
Que faire ? Nous sommes aux portes de la Chine, avec les contreforts himalayens et ce n'est pas l'endroit idéal pour pédaler avec une tendinite... Nous sommes un peu paumés et imaginons plusieurs scénarios pour la suite.
La priorité étant de mettre à nouveau les genoux au repos, nous arrêtons de nouveau très facilement un camion afin de rejoindre Oudomxai, dernière grosse ville avant la Chine.
Oudomxai, que dire de cette ville, si ce n'est qu'elle est laide et ne disposant d'aucunes attractions touristiques, ce n'est qu'une ville carrefour entre la Chine et le Vietnam... peuplé en partie de chinois.
Nous dénichons une Guesthouse où nous pensons rester une semaine, histoire de mettre vraiment au repos les genoux de Marie (c'est l'avantage d'une ville où il n'y a rien à faire!) et de réfléchir à la suite du voyage.
Nous faisons la connaissance de notre voisin de chambre, Rubby, un cyclo texan avec un sacré accent ! Comble du hasard, il a roulé quelques jours en Thaïlande avec Edouard, le cyclo rencontré en Grèce, avec qui nous sommes toujours en contact ! Il compte rester également une semaine dans cette ville de **** car travaillant en Free lance, il a besoin de se poser dans un endroit sans être déconcentré !!!
Après plusieurs jours de réflexion, nous avons, finalement établi un nouveau plan d'attaque pour la suite du voyage : « adaptation », ou le maître mot du voyage !
Le problème de ces régions montagneuses est qu'il est difficile de trouver une route plate pour repartir sur le vélo en douceur... et une semaine de repos c'est bien mais pas sûre que ce soit suffisant pour être débarrassé de cette tendinite... Mais nous ne vouons pas faire une croix sur les montagnes de Chine qui nous font rêver !
Voulant mettre toutes les chances de notre côté, nous avons décidé de prendre un bus en direction de Kunming, petite ville chinoise de 3 millions d'habitants ! Nous prendrons quelques jours pour visiter Kunming et ses alentours, mais sans vélos.
Après deux ou trois semaines de repos au total, nous remettrons à l'épreuve les genoux de Marie afin de voir si nous pouvons continuer à rouler en Chine.
Saviez -vous qu'elle souffre du syndrome de l'essuie-glaces ??? Ce serait tellement plus facile d'acheter une paire de rechange....
Si cela s'avère impossible, nous pensons envoyer les vélos par train de marchandise jusqu'à Pékin et ainsi pouvoir rayonner dans le Yunnan et le Sichuan sac au dos.
Mais ceci est une autre histoire !
Ndlr : Etant donné la censure internet en Chine, Marie et David n'ont pas accès au blog. Mais ils voient toujours les commentaires qui leur parviennent par mail. Alors n'hésitez pas et continuer à les encourager !!! Anne-Laure
Seulement 3 millions d'habitants ! Tss y a personne dans cette ville :)
RépondreSupprimerVous ne pouvez malheureusement pas voir votre blog ... Mais le rendu est très bien !!
Prenez bien soin de vos petites gambettes !!
Bisous bisous !!!
Coucou les loulous ! Ca y est vous êtes en Chine ! Vous rendez vous compte du bel objectif tant attendu !! Alors on range les essuies-glaces sous 40 degré , Marie il n y en a plus besoin....on est content d avoir de vos nouvelles fraîches pas WhatsApp pratiquement tous les jours. Vous allez découvrir un très beau pays, où on y mange bien, et avec encore de belles rencontres à partager. Dans moins de trois mois on se retrouve en Mongolie mais nous on a choisi la facilité pour s'y rendre .....
RépondreSupprimerDavid prend soin de ta petite Marie mais on ne se fait pas de soucis. Des gros gros becs bretons à tous les deux ! On vous aime et on pense fort a vous.
Maman et papa capitaine
Vous êtes bien courageux et surtout lorsqu'une partie du corps vous fait souffrir. Prenez bien soin de vous.
SupprimerMerci par toutes ces beautés que vous nous faites découvrir. Nous vous souhaitons de pouvoir repartir en meilleure forme et attendons avec impatience de vos nouvelles.
Gros bisous à vous deux - Kenavo
Eliane et Bernard
Prenez soin de vous car vous avez deja donné bcp. Prenez le temps qu il vous faut. Les photos sont superbes. Bisous. Bon courage
RépondreSupprimerSalut les touristes, vous nous faites encore et encore rêver avec vos belles photos et vos commentaires, continuez même en stop ou en bus, la Chine de ce qu'on a pu voir, est un beau pays, et la façon dont vous allez la visiter sera encore plus authentique surtout dans les campagnes et montagnes.
RépondreSupprimerMarie, repose tes genoux quelques jours pour mieux repartir, vous serez alors débridés ;>))
On est avec vous parmi les 1.400.000.000 chinois...........
Prenez soin de vous, on vous embrasse.
Régine et Gilles
Ce qui est bien dans votre parcours, c'est que vous défrichez pour nous: Quand on sera dans ces contrées, on saura où on a envie d'aller et où ce sera manifestement trop dur pour nous. Pas envie de jouer aux essuie-glaces... même made in China.
RépondreSupprimerPour le moment, rayonnez bien (ce qui est bien le moins, pour des cyclistes).
Bises bretonnes (plus pour longtemps)
c'est toujours avec un grand plaisir que nous recevons vos reportages qui nous donnent envie de découvrir le Laos, bon rétablissement à Marie, prenez soin de vous, en camion c'est pas mal non plus!! nous sommes rentrés de Birmanie, très beau voyage, évasion et retour dans le temps, nous avons hâte de découvrir la Chine avec vous, à bientôt Gilles et Annick
RépondreSupprimerPour des bretons, les essuies-glaces c'est pas surprenant !!! Nous découvrons LA CHINE avec vous, nous en avons besoin. Je vous attends pour faire du vélo avec vous. Je suis presque prêt à aller en une heure au boulot avec les nouvelles roues mavic que j'ai mis sur le vélo. A chacun ses aventures. Bisous à vous 2. Soigne-toi bien, Marie, les tendinites, c'est assez bizarre, çà arrive et çà disparait sans trop savoir comment.
RépondreSupprimerNous allons voir si Yann et Marie n'ont pas trop souffert du cyclone qui passe en Nouvelle-Calédonie.
Louis et Armelle
Je sais que le moral en a pris un coup avec ces derniers évènements en Thaïlande et j'ai beaucoup pensé à vous.
RépondreSupprimerEt voilà, maintenant il faut repartir.
En bus, en camion, à pieds ou à vélo... peu importe, regardez, profitez et faites nous encore rêver.
Je viens aussi de voir la vidéo. Magnifique !
Bisous. Sylvie
On pense bien à vous et je compatis avec toi Marie pour tes problèmes de genoux car j'en ai eu aussi.
RépondreSupprimeron espère que cela ne va remettre en cause la suite de votre périple. Nous avons hâte de voir des photos de la Chine, nous y avons été en 2001 et Pékin par ex a bien changé depuis, tellement ce pays se développe mais il n'y a pas que du bien.
bisous. Isabelle la soeur de Karine.
Salut, aller courage. Marie, tes genoux ne gagnerons pas sur votre envie de l'aventure.
RépondreSupprimerBisous
On pense bien a vous.
Lise Olivier Antoine
salut la compagnie!! Nan certes les genoux de Marie ne gagneront pas mais qu'est ce qu'ils peuvent être chiant!!! Nous nous sommes de nouveau arrêtés dans un petit village, Shaxi où Marie se repose à fond tandis que je pars randonner dans les montagnes environnantes!! il y a de quoi faire!! mais nous repartons Lundi pour Lijiang et attaquer que ce soit en rando ou en stop les hautes montagnes et ainsi peut être dépasser le Mont Blanc en altitude!!
SupprimerGros bisous à vous trois!!