De Vérone à Trieste, le Giro d'Italie est bouclé !

Laissés à Vérone, nous reprenons nos aventures cyclables afin de clôturer notre tour en Italie.

Nous avons choisi de descendre vers la plaine du Pô afin de longer les curieuses collines Euganéennes afin de remonter vers Padoue.

Pourquoi être descendus aussi bas alors qu'il existe une piste cyclable reliant Vicenze et Padoue ?

Nous pouvions être accueillis par Andréa et sa famille, un Warmshower, qui habitent à Roverchiaretta. Nous avons donc saisi cette opportunité et sommes descendus vers le Sud. Les 20 kilomètres supposés pour rejoindre nos hôtes, s'étireront pour que finalement le compteur indique 60 kilomètres à l'arrivée ! Nous arrivons épuisés après avoir testés la monotonie de la plaine du Pô.

Ah si, deux événements ont perturbé...
...cette morne journée. Un paysan mécontent, prêt à nous taper dessus avec son bâton parce que nous étions rentrés sans s'en rendre compte dans son champ...

Et le deuxième événement, une voiture s'arrêtant devant nous au beau milieu de la route : un père et son fils viennent à notre rencontre pour parler un moment en Italo-français de notre voyage !

Finalement, nous arrivons chez Andréa et sa famille composée de Sylvia, sa femme, de Francesco et d'Elisa leurs deux enfants. Ils nous offrent un superbe accueil, alors qu'eux-même ne font pas de vélo. Une chouette rencontre ! Ils nous font aussi partager le rituel italien de la « passegiatta », promenade du soir, qui se fait en famille, y compris avec les animaux ! Nous nous rendons vraiment compte de la valeur de la famille en Italie. Toutes les générations sont vraiment soudées.

Après une bonne nuit de sommeil dans un bon lit et au frais, nous repartons en direction de Montagnana, une jolie ville fortifiée où nous ne résisterons pas longtemps aux gelateria proposées sous les arcades.

Nous roulons un Dimanche et le Dimanche c'est farniente en Italie ! Nous ne voyons quasiment personne de la journée...Nous longeons l'Agno sur une levée, ressemblant à celle de la Loire en fin de journée afin de trouver un emplacement pour la tente.

Finalement, nous la planterons sur la levée près d'une autoroute en construction.

Nous avons été réveillés par UN éclair suivi d'un coup de tonnerre tonitruant tout près de notre tente, ça sera le seul mais quelle frayeur !

Les collines Euganéennes sont visibles au loin mais aujourd'hui est une journée SANS.
Nous avons testé pour vous, LA journée où tout ne tourne pas rond et détruit votre moral.

Le début de journée débute par une fournaise vous faisant transpirer à grosses gouttes dès 8h du matin, pas de répit même à l'heure du petit déjeuner ! La fin du chemin de la levée, est envahie par les mauvaises herbes, et il se termine finalement en cul-de-sac. Demi-tour (ou alors le grand saut dans l'eau...!) et faire demi-tour en vélo est vraiment, mais vraiment démoralisant. Heureusement un paysan acceptera qu'on traverse sa ferme pour retrouver la route. Mon dérailleur saute à cause de toutes les mauvaises herbes qui s'y sont introduits, il faut donc décharger et retourner le vélo pour retirer la crasse. L'arrivée à Este au pied des collines est ponctuée par un autre demi-tour à cause d'un chantier public ainsi qu'un autre en milieu d'après-midi vers Montsélice, le tout toujours sous une chaleur écrasante. Le moral est mis à rude épreuve mais nous trouvons à chaque fois un autre chemin.

Le clou du spectacle est un quatrième demi-tour car la ville que nous avions comme objectif pour bivouaquer juste avant Padoue, se trouve être très riche de part ses termes, où il s'avère difficile de poser la tente. Au total, nous avons dû faire 25kms en sens contraire ! Nous trouvons finalement une table de pique-nique devant laquelle nous étions passés dans l'après-midi et laissons notre moral se dissiper dans les bulles d'une bière !

Partis tôt le matin, nous arrivons à temps à Padoue pour prendre le temps de flâner dans ses rues et apercevoir la Basilica del Santo qui attire de nombreux pèlerins et les nombreux Palais.

Padoue, une ville agréable à visiter, qui dispose d'un beau patrimoine. Nous profitons aussi des nombreux marchés qui animent les places chaque matin.

L'après-midi, nous nous posons dans un café réputé pour profiter du Wifi afin de mettre le blog à jour et préparer nos quelques jours à Venise.

En fin d'après-midi, nous sortons de la ville pour trouver une place de bivouac le long du canal de la Brenta que nous suivrons jusqu'à Venise, ponctué par les anciennes villas vénitiennes.

Il n'y a rien de pire le matin que de plier la tente sous la pluie et de devoir manger sous un pont...

Nous avions rêvé de notre arrivée à Venise mais pas sous la pluie et les orages. Faute d'avoir trouvé un hôte à Venise, comme nos sacrés Cyclomigrateurs, nous avons opté pour un bungalow pas trop cher au camping de Fusina, afin de pouvoir mettre les vélos en sûreté pendant que nous visiterons Venise. Ce n'est pas trop romantique comme endroit car nous sommes juste à côté du port pétrochimique, mais c'est à la hauteur de notre budget. Eh oui à Venise les prix sont biens gonflés !

Le bungalow est en fait plutôt une petite chambre, qui contient le strict minimum, soit deux lits séparés, une étagère et un placard. On a dû optimiser la place pour caser tout notre barda !

Je ne vous raconte pas l'odeur du bungalow le soir, car nous avions également étendus notre linge !

Une odeur de renfermé avec des effluves de graisses de vélo et voilà notre nid douillet à Venise !

Mais bon, nous visitons la même ville que celui qui a payé un hôtel 5 étoiles ! D'ailleurs nous avions un peu peur de la foule de touristes à Venise. Donc, nous nous sommes levés très tôt afin de prendre le premier bateau.

Arrivés les premiers à Venise (enfin presque!), nous traçons directement vers la fameuse place San Marco qui est assez grandiose.

Elle perdra de son charme lorsque la foule commencera à s'y agglutiner.

Mais n'allez pas croire que Venise se résume à cette place ou aux quelques autres lieux touristiques incontournables, c'est plutôt en se perdant dans le dédale de ruelles que nous commençons à découvrir l'authentique Venise.

Cette dernière est un véritable labyrinthe où il est très rapide de se paumer, même avec un plan !

Nous retrouvons nos chers Cyclomigrateurs sur la place San Marco et nous nous empressons de nous enfoncer dans les ruelles loin de la foule. Nous déambuleront dans la ville ensemble durant 2 jours, tout en veillant à éviter l'affluence des touristes !

Irène et Joël ont eu plus de chance que nous car ils sont accueillis par un couple de jeunes parents à Venise même !

Et bien figurez-vous que visiter une ville à pied pendant plus de 12h est beaucoup plus éreintant que de faire du vélo toute une journée !!

Nous profitons jusqu'au bout et rentrerons avec le dernier bateau à 22h30.

Nous avons oublié de vous parler un peu de Venise et de la folie de ce peuple qui auparavant contrôlait toutes les voies de commerces entre l'Occident et l'Orient, ce qui a fait d'elle, une puissance économique inégalable. Le moins qu'on puisse dire c'est que les bâtisseurs de cette ville, à même la Lagune, ont la folie des grandeurs ! Près de 200 palais se trouvent le long des quatre kilomètres du Grand Canal !! Le nombre d'églises frôlent la démesure. Mais c'est une ville qui tient toutes ses promesses et qui nous en met pleins la vue à chaque coin de rue !

Cependant Venise ne sera pas toujours Venise car son destin est mis à mal à cause du port pétrochimique de Marghera, des monstrueux bateaux de croisière qui accostent chaque jour, de la pollution occasionnée par tout le trafic maritime. De ce fait, la ville s'enfonce peu à peu et se retrouve de plus en plus souvent inondée quand la marée monte.

Nous avons d'ailleurs été témoin de ce phénomène car nous nous sommes retrouvés les pieds dans l'eau au beau milieu de la place Saint Marc.

Les serveurs en costumes des mythiques cafés de la place semblent habitués puisqu'ils sortent leurs bottes lorsque « l'Aqua Alta » arrive !

Ici tout se passe sur l'eau que ce soit le transport des journaux aux livraisons de produits frais, des ambulances, de la police... On n'imagine pas tout ça, mais c'est toute une logique Vénitienne !! Les Cyclomigrateurs pourront vous en parler mieux que nous puisqu'ils ont eu l'opportunité d'embarquer avec leur hôte pour faire la tournée de livraison en bateau aux quatre coins de la lagune !

Notre porte-monnaie n'étant pas extensible à l'infini, nous avons pris notre billet de train pour le lendemain afin de rallier Mestre à Trieste, car cette portion en vélo est inintéressante, d'après ce qu'on nous en a dit.

Le transport des vélos s'est déroulé sans encombre et nous rentrons dans Trieste, une ville dont on a gardé un mauvais souvenir lors de notre passage en voiture avec les parents à Marie, afin de rejoindre la Croatie il y a 6 ans. (« Faîtes demi-tour dès que possible !! » disait en boucle le GPS !)

Nous retrouvons par hasard au coin de la rue Michaël, notre hôte Warmshower américain vivant avec son amie à Trieste. Malgré notre Anglais scolaire, nous comprenons et arrivons à nous faire comprendre ! Il est informaticien et bosse pour une boîte située à San Francisco. Il fait beaucoup de vélos et à déjà bien baroudé un peu partout dans le monde. C'est intéressant d'échanger avec lui et il nous donne de bons conseils.

Après une bonne douche et un plat de pâtes, nous partons visiter Trieste by night, qui est finalement une ville plutôt agréable. Nous avons la chance de retrouver Kaja, l'autre Warmshower Croate de la ville, qui aurait pu nous accueillir également et Alphonso un cycliste Espagnol qu'elle héberge, partis en vélos depuis Septembre. Une belle rencontre en flânant dans les rues ! Kaja, fière de ses origines, nous prépare tout un itinéraire en Croatie, le but du jeu étant d'éviter le plus possible les grands axes routiers.

La suite ne fut vraiment pas glorieuse et nous resterons décidément avec un mauvais souvenir de Trieste comme étant « la ville demi-tour ».

Après avoir quitté la ville sans peine grâce aux indications de Michaël, et 15 kms de route bien balisée, nous arrivons à la frontière Slovène, tout contents. Il nous restait un peu de crédit sur notre forfait Italien, donc on cherche le téléphone pour appeler Lise et Olivier car les 1 an du petit Antoine. Sauf qu'il n'y a aucune trace du téléphone en question. David a un flash et se rappelle l'avoir glissé sous le coussin du canapé à Trieste lorsque l'alarme a sonné ce matin... Marie tente de garder son calme car cela aurait pu lui arriver, mais en attendant il faut revenir sur nos pas. Je vous laisse faire le calcul du demi-tour, d'autant que ce n'est pas tout plat et qu'on ne sait même pas si Michaël sera là pour nous ouvrir la porte...!!

Arrivés à Trieste, Michaël nous attend avec notre téléphone et se moque un peu de nous. Heureusement qu'on s'en est rendu compte assez vite !!

Nous revenons sur nos pas et plantons la tente un peu avant la frontière Slovène, nous aurons donc fait 45 kilomètres ce jour là, dont 30 kilomètres dans le vide... !

Et pour couronner le tout, nous nous ferons déloger de notre lieu de bivouac pour aller quelques mètres plus loin et nous subirons notre plus gros orage qui aura duré toute la nuit. EFFRAYANT !

En ce moment, nous vous écrivons de Motovun, un petit village perché sur une colline d'Istrie en Croatie. Il nous a fallu gravir une côte à 12 % pour l'atteindre!

NB: 3h auront suffi à publier cet article!! Combien d'heures en Mongolie?