Dovidjenja Hrvatska!

Nous vous avions laissé les pieds dans l'eau sur l'île de Korcula et plus précisément à Vela Luka , débarcadère du Ferry.

Cette île, on ne le sait pas encore, va nous permettre de faire plusieurs rencontres, toutes aussi sympathiques les unes que les autres, car ici nous croisons pas mal de cyclotouristes !

Bref, cette île, mise à part qu'elle va nous offrir de somptueux paysages, présente un relief torturé, avec un sommet atteignant les 600 mètres !

Heureusement, une pseudo vallée permet sa traversée et c'est ce que nous empruntons au début, à partir de Vela Luka en traversant les champs de vignes. Vin, qui est très prisé malheureusement par les étrangers car trop cher pour les Croates.

Ce qui est appréciable en Croatie, c'est que nous pouvons faire un plongeon dans la mer et se laver avec les douches publiques près de la plage juste après, nous profitons donc de ce luxe ! Et nous partons en nous sentant propre ce qui ne va pas durer vu les dénivelés !

Je pense que vous l'avez compris mais les routes principales avec du trafic, ce n'est pas trop notre tasse de thé. Alors nous décidons de bifurquer par une petite route jaune sans trafic qui nous amène sur la partie Sud de l'île, son côté le plus sauvage. 

Nous admirons ce paysage avec un peu de hauteur. Nous pouvons apercevoir au loin l'île de Lestovo et en contrebas des petites plages de sable qui nous appellent, mais nous ne sommes pas assez fous pour descendre en sachant qu'il faudra obligatoirement remonter après (expérience faîte) !

Une longue et interminable montée en plein cagnard nous fait rejoindre la route principale. 

Et c'est par une heureuse coïncidence que nous voyons arriver un vélo chargé tirant une remorque en nous appelant par nos prénoms. Comment peut-il nous connaître ? C'est là qu'on s'aperçoit que le monde des voyageurs est une petite communauté !

Nous voilà entourés de Thierry, le propriétaire du vélo chargé, et toute sa petite famille, Valérie, et les enfants, Martin (9 ans et une vraie piplette !) et Justin (18 mois) dans la carriole. Ils font 1 mois de vélo en Croatie pendant leurs vacances. Pour une première expérience de cyclo-tourisme, ils n'ont pas choisi le terrain le plus facile ! La veille, ils ont rencontré Jean-Christophe, le Strasbourgeois, qui leur a parlé de nous, voilà pourquoi ils nous connaissaient déjà !

Ils changent leurs plans en basculant avec nous de l'autre côté de l'île par une descente de folie et surtout avec une vue sur l'étranglement de la mer entre Korcula et Orébic. 

Nous sommes effrayés par ce qui nous attend les jours à venir en voyant la hauteur des montagne (900 mètres) en face sur la presqu'île de Peljesac !!

C'est une famille au grand cœur que nous venons de rencontrer car, au détour d'un plongeon dans la mer tous ensemble, ils nous proposent de partager un appartement pour la soirée. 

C'est ainsi que nous nous retrouvons dans un logement avec vue sur la mer, une chambre, une douche et un moment de partage avec cette famille Belge autour d'une bière fraîche et d'un bon plat de pâtes !

Le lendemain, le convoi constitué de 2 Bretons et de 4 Belges s'élancent vers Korcula, ville qui vaut le coup d’œil.

La deuxième rencontre survient juste en rentrant dans Korcula. Nous retrouvons Jean-Christophe, la mine un peu déconfite par tous les déboires qu'il a eu durant ses deux derniers jours. Nous décidons de nous poser sur terrasse dans le centre ville pour nous raconter nos petites anecdotes.

En chemin, nous apercevons un autre vélo chargé, c'est Aris un grecque en route pour le Portugal, qui se retrouve avec nous, autour d'un verre. Nous échangeons sur nos différentes expériences et c'est grâce à ce genre de rencontre que nous pouvons affiner notre itinéraire pour les pays ou régions à venir.

C'est ici que nous laissons Jean-Christophe et Aris, car nous allons prendre le ferry faisant la liaison avec Orebic, village situé en face, sur la presqu'île de Peljesac.

Arrivés à quai, c'est le moment de dire au revoir à notre famille Belge avec qui nous avons été ravis de partager un bout de route.

La suite est intitulée : « La route de l'Horreur » !

A Orebic, deux choix s'offrent à nous. Premièrement, une longue montée sur la route principale, avec des portions à 15%, mais Jean-Christophe nous apprend qu'il existe un itinéraire cyclable, conseillé par l'office de tourisme, qui permet de longer la mer à une altitude variant entre 200 et 300m.

Le début de cette route est magique, un paysage sublime avec vue sur l'île de Mljet, la montagne tombant dans la mer turquoise. 

Le bonheur, mais nous allons vite déchanter quand nous arrivons au bout de la route, dans le dernier village avant de prendre une portion de chemin. 

Nous remarquons un panneau annonçant : « Cyclists be Warned » ! Même pas peur !

Nous trouvons bizarre tout d'abord de ne pas trouver le chemin. David s'enfonce dans le village et revient en annonçant qu'il y a bien un sentier mais ça risque d'être costaud pour l'atteindre ! En effet, c'est une succession de marches irrégulières où il faudra porter les vélos chargés, et ce n'est qu'un avant goût de ce qu'il nous attend !

Amis cyclo-voyageurs, si vous circulez en Croatie et que vous apercevez un chemin balisé pour les vélos, fuyez ! La vidéo est en cours de montage, nous n'avons pas pensé à prendre de photos lors de cette galère!

Nous poursuivons notre calvaire sur un sentier constitué seulement de caillasse, qui nous fait perdre l'équilibre à chaque instant, le tout en montant bien sûr ! Concentration oblige mais la beauté du paysage en vaut la peine. Nous devons quand même pousser les vélos dans les passages plus raides.

Il est 17h, nous sommes vidés, épuisés, dégoulinants. Nous avons trouvé un coin d'ombre avec une vue splendide sur la mer. C'est donc en bordure du chemin que nous posons notre tente après avoir dégagé le plus gros des cailloux ! La suite de la route de l'horreur sera pour demain.

Au début, nous avons cru à un mirage, mais non, c'est bien la voiture de Mr Bean qui monte par le même sentier que nous !! Comment est-il arrivé là ? Son propriétaire, nous indique qu'il est interdit de camper ici mais pour une nuit, ça va, il ne dira rien ! Quand il repasse dans l'autre sens, il s'arrête de nouveau à notre hauteur et nous offre, LA courgette , certainement la plus grosse courgette de son jardin en guise de bonne hospitalité de la part des Croates. Au début on ne sait pas trop quoi penser, est-ce une blague, a-t-il bien vu qu'on était en vélo ?

Nous le prenons au mot et LA courgette agrémentera nos repas pendant, tenez vous bien, 4 jours !

On nous avait également prévenu que des sortes de « Chacals » appelés ici Dingos rodent dans cette partie de la presqu'île ! Toute la nuit, nous avons entendu des bruits bizarres autour de la tente et nous tapons dans nos mains pour les éloigner de la tente...

Au petit matin, un voile nuageux obscurcit rapidement le ciel, nous permettant de monter péniblement les derniers kilomètres de cette route de l'horreur, sans être sous le cagnard. Une longue descente qui n'est pas du luxe, nous fait plonger vers la mer jusqu'à Zuljana où un bon bain et une bonne douche sont de rigueurs pour nos corps transpirants !

Sachant que les belges voulaient prendre aussi cette route, nous avons tenté de les mettre en garde en appelant l'office de tourisme mais il était déjà trop tard. (pour lire leurs péripéties c'est par ici :http://www.roulemapoule.be/blog/nos-escapades-a-velo/ ).

Nous arrivons ensuite à Prapatno, sous la pluie, c'est là que nous bivouaquons le soir toujours dans un champ d'oliviers !

Le lendemain, nous passons à Ston et nous pouvons observer la muraille longue de 5,5 kilomètres qui permettait de défendre l'arrière pays contre les Turcs.

Jusque là, nous sommes parvenus à traverser la Croatie en évitant la grosse route longeant la côte mais maintenant nous n'avons pas d'autre choix que de la prendre jusqu'à Dubrovnik.

Nous faisons un halte dans un petit camping à Trsteno, avec un charmant petit port. Nous faisons la connaissance de nos voisins de camping, un sympathique couple de motard Hollandais.

Arrivés à Dubrovnik, nous faisons les touristes en visitant cette jolie ville. 

Mais avec les vélos, nous devons nous contenter de l'artère principale, qui concentre déjà pas mal de monuments, car de chaque côtés, ce sont des escaliers.

Nous sortons de la ville avec difficulté car nous avons emprunter une petite route débouchant sur la glissière de sécurité de la nouvelle route qui circule à fond. Nous sommes obligés de hisser les vélos chargés par dessus la barrière pour continuer sur l'axe principal.

Arrivés au bord de la mer vers Srebno, 15 kilomètres après Dubrovnik, nous apercevons un complexe hôtelier ravagé par la guerre. Ça fait froid dans le dos quand tu penses que c'est arrivé il y a tout juste 20 ans. Planter la tente ici, non merci, c'est trop glauque mais c'est assez compliqué dans les environs car tout est bétonné.

Une rencontre avec deux Bretons au détour d'un chemin, nous décidera à les rejoindre dans un petit camping tout proche. Apéro, saucisson français avec ces deux familles charmantes.

Le lendemain, nous nous écartons de la grosse route afin de nous retrouver seuls sur une plaine où nous avalons les kilomètres avec les montagnes culminants à 1300 mètres au dessus de nous ! Grandiose !

Nous ne sommes plus qu'à 5 kilomètres de la douane mais la Croatie n'en a pas fini avec nous car une dernière côte à 8 % nous attend.

Nous arrivons enfin à la frontière où nous doublons toutes les voitures, c'est l'avantage d'être en vélo ! Les douaniers, très aimables des deux côtés, nous laisseront filer vers le Monténégro.

Et bien nous vous raconterons dans le prochain article à quoi peut bien ressembler la traversée de ces surprenantes « Montagnes Noires » !