Ελληνικού τελικού

De retour dans notre appartement de fou, c'est une fournaise et un nid de moustiques qui berceront notre nuit, obligés de nous tartiner de produit anti-moustiques pour finalement dormir au petit matin...

Nous prenons le petit déjeuner avec Édouard, qui est gentillement allé chercher un kilo de biscuits à la boulangerie du coin. Ça passe très bien avec le thé et du Nutella !

Nous lui disons au revoir sur les quais de Thessalonique. Nos chemins se séparent ici mais nous espérons le revoir peut-être dans quelques mois en Asie du Sud-Est ou en Mongolie, qui sait ! Pour suivre ses aventures allez voir son site: http://delaterreetdesfeuilles.weebly.com/

Notre objectif du jour est de faire un grand check-up des vélos avant de passer la frontière Turque. C'est ainsi que nous arrivons à 12h à Action Bike Club, qui acceptera de vérifier nos deux vélos même si c'est leur dernier jour avant les vacances ! Nous achèterons également une chaîne supplémentaire, une cuvette de pédalier (car on sait que les notre sont fragiles) et des adaptateurs pour nos sacoches Ortlieb, qui commencent à tous se péter.

Ils nous prêtent un vélo pour visiter la ville le temps qu'ils s'occupent de nos bicyclettes, et quel engin : un grand vélo orange qui est conçu pour transporter une personne sur le porte-bagages ! 

David est le chauffeur pendant que Marie, bien installée à l'arrière, commente et décrit les différents monuments que nous longeons ! Autant dire que nous ne passons pas inaperçus, si bien qu'un mec viendra faire un croquis du fameux vélo !

Toujours avec le vélo, nous passons dans le marché local, où nous achetons nos premières figues fraîches, un délice !

Nous récupérons nos vélos tout bien bichonnés et traçons la route vers l'appart car une grande lessive nous attend ! Nous cuisinons le repas au réchaud (bah oui pas d’électricité!) et c'est à ce moment là que la sonnette retentit. Qui est-ce ? Euh, on est pas chez nous. Je vais voir au balcon et aperçoit deux cyclos chargés en bas !

Et bien nous voilà embarqués à 4 cyclos et un chat dans cet appart sans eau ni électricité ! Ce sont deux allemands, des goudronneurs dans notre jargon ! Ils ont 4 jours pour effectuer 660 kilomètres afin de rallier Istanbul, les malades ! Même schéma que hier, nous sortons pour éviter la fournaise de l'appart et y voir un peu plus clair assis à une terrasse !

Le lendemain, les allemands sont déjà partis quand nous nous levons. Il fait déjà chaud, une douche est la bienvenue avant de prendre le petit déjeuner et de ramener les clés à la Guest House où nous avons donné RDV à Yann et Marie sur Skype, en direct de Nouvelle-Calédonie !

Juste avant de remonter sur le vélo, Marie se rend compte que ses vitesses ne passent plus. Super vive le check-up, David regardera ça de plus près à la Guest House...

Nous repartirons de Thessalonique sous un cagnard de folie et avec des montées de tarés ! Pris d'une hypoglycémie, j'avise un Supermarché qui va juste fermer pour un Coca. Ce sont deux petits vieux qui en sont les proprios et parlent super bien allemand. Ils nous indiquent qu'ils nous restent deux petits kilomètres avant la fin de la montée après ce ne sera que de la descente, chouette !

C'est exact, d'en haut nous pouvons apercevoir en contrebas un « big » lac asséché et la plaine qu'on traversera le lendemain car pour aujourd'hui on s'arrête là ! 

Nous poserons notre tente à l'abri des regards près d'une baraque de traitement d'eau. Une toilette au gant s'imposera pour nous rafraîchir par cette chaleur !

Les fourmis ont attaqué la sacoche de bouffe dans la nuit, commence donc une chasse meurtrière !

On longe ensuite le lac par une route qui ne circule pas trop car l'autoroute est juste au dessus de nous.

Une pause pique-nique à l'abri d'un grand arbre centenaire nous permet de nous mettre à la page sur le niveau économique désastreux de la Grèce grâce à Marie, la guide officielle !

Pour tenter de rétablir la situation, les habitants se voient taxer à tous les niveau, mais malgré ça, et les aides de l'Union Européenne, le pays s'enfonce et les taxes se font de plus en plus nombreuses. A plusieurs reprises, les grecs nous ont fait comprendre à quel point il est difficile de s'en sortir en Grèce actuellement. Espérons que l'avenir leur réserve une situation plus sereine.

Les orages abrègent la leçon et nous poursuivons notre route jusqu'à Asprovalta, où une gigantesque plage bondée de touristes suit les contours du littoral.

Un plongeon dans la mer, qui se révèle super chaude, nous fait le plus grand bien, depuis la Croatie que nous n'avions pas vu la mer !

Une famille de Serbe habitant à Paris, en vacances, nous accostent car ils nous ont entendu parler Français. A cette saison, on trouve pas mal de touristes des Balkans en vacances dans cette partie du Nord de la Grèce.

Aujourd'hui, c'est le jour de notre septième anniversaire de couple et nous espérons trouver une chambre pour fêter ça comme il se doit mais malheureusement tout est « full »... Nous pensons alors au camping qui est noté sur OSM mais nous ne le trouvons pas... ce sera donc bivouac comme d'habitude ! On se consolera à la terrasse d'un café avec internet et bière, et on espère se rattraper le lendemain !

Mais, le lendemain est une journée « Combo », comme dirait Édouard ! En d'autres termes, journée de merde ! Vous qui aimez les rebondissements, vous allez être servis !

Bref, la matinée se passe plutôt bien où nous longeons le littoral bitumé et sans trop d'intérêt. 

C'est ensuite que ça se gâte ! Nous nous plantons d'abord de route ce qui nous oblige à faire demi-tour mais nous apercevons un petit sentier qui permet de revenir sur la grosse route. Sentier qui causera notre perte, car une multitude de pics perforent nos pneus sans trop de dégâts, tout du moins à première vue !

Édouard, nous avait conseillé, de faire un crochet par la source thermale qui se trouve non loin de notre route. Nous bifurquons à gauche sur 1 kilomètre avant de tomber sur un complexe thermal abandonné, mais l'essentiel est toujours là : la source d'eau chaude. C'est un peu glauque mais nous ne nous arrêtons pas à ce détail, et nous nous glissons dans les eaux sulfureuses à 35°C, avec en bonus l'odeur d’œuf pourri !

Jusqu'ici tout va bien, c'est à ce moment que commence notre calvaire car en remontant sur son vélo, David s'aperçoit que son pneu avant est à plat, sûrement à cause d'un de ces pics tueurs. L'eau de la rivière permettra de trouver facilement la crevaison mais pas moyen de trouver le pic fautif. David fait une deuxième vérification après Marie et retourne intégralement le pneu qui dispose d'une tringle rigide. Erreur fatale, car au moment où le pneu est complètement à l'envers, impossible de le remettre dans le bon sens ! 

Au début on rigole de notre connerie, puis vient le moment où David s'énerve car après l'avoir remis difficilement dans le bon sens, le pneu ressemble plutôt à un huit ! Rire jaune, d'autant plus que nous n'avons pas de pneu de rechange... Nous arrivons à le remettre sur la jante tant bien que mal, mais la roue semble complètement voilée et David n'ose pas se remettre sur la selle de peur d'aggraver les choses...

Petit résumé de notre situation : une roue complètement voilée, pas de pneu de rechange et la ville la plus près se trouve à 22 kilomètres, sans oublier le cagnard !

Nous nous posons pour réfléchir tranquillement et apaiser un peu les tensions... Marie part donc devant afin d'acheter un pneu dans le premier magasin de vélo que nous a indiqué un monsieur, soit à plus de 20 kilomètres ; tandis que David pousse son vélo sur le bord de la route et essaie de faire du stop pour rallier la ville sans succès...

Finalement, David décide de se remettre en selle et roule tout doucement vers Nea Peramos où Marie vient de dénicher un pneu à 10 € dans une petite quincaillerie, ouf !

Nous nous retrouvons au bord de la plage, soulagés que tout ça soit finit ! Et bien non, éreintés par cette longue après-midi de merde, nous décidons de pousser vers le camping le plus proche. Il s'avère que c'est une grosse arnaque : 15 € pour une place de parking, pas de douche, pas d'électricité... on est crevé mais on ne va pas se laisser berner comme ça ! On s'en va donc sans discuter et trouvons un lieu de bivouac dans un champ non loin de là, bien plus agréable !

Je change le pneu le lendemain au calme. Ce pneu est une vrai guimauve, je ne sais pas s'il va tenir le choc jusqu'à Istanbul...

Nous avons besoin de repos et après 18kms, nous posons nos affaires dans un camping non loin de Kavala. Plage, internet, douche, lessive et repos...

Nous y faisons également connaissance avec Christian, un cyclotouriste Français, qui n'en est pas à son premier tour en vélo. 

Il parcours l'Europe du Sud en 6 mois avec des étapes de 100kms, toutes planifiées au jour le jour. Il tient la forme, malgré son âge, il faut dire qu'il a fait du sport à haut niveau toute sa vie !! Nous partagerons sa table le temps d'un repas de calamars frits accompagnés d'une pelletée de frites ! Pour suivre ses aventures voici son site: http://pepitovelo.fr.nf/

Pris de bonnes résolutions, nous nous levons à 6h30 pour éviter les grandes chaleurs, mais c'est sans compter sur le pneu de David qui est de nouveau à plat ! Christian vient nous dire au revoir pendant que David démonte une nouvelle fois son pneu... Pas de crevaisons mais David pense que la rustine est poreuse...

Nous sortons de Kavala en passant sous l'ancien Viaduc. 

La route, ensuite, n'est pas très intéressante, longue mais sans trop de trafic qui nous amène à un village où nous pique-niquons sur un banc à l'ombre, dans l'enceinte d'une église.

Nous avons décidé d'éviter Xanthi afin de couper par les terres qui s'avère être pleines de marécages et donc de moustiques ! 

Le vent de face nous fera nous relayer l'un après l'autre afin d'avancer sans trop se fatiguer. Nous nous posons, après 60kms sous une température record au soleil de 47°C, dans un village qui dispose bizarrement d'une église faisant face à une mosquée ! 

Nous comprendrons par la suite en rencontrant les habitants que tout le monte ici est Turc et ce, depuis très longtemps. C'est drôle, une enclave turc dans un pays grecque, en sachant que les relations entre la Grèce et la Turquie sont un peu tendues !

Sur les conseils des habitants, nous posons notre tente dans un terrain vague au milieu du village et non loin de la gendarmerie, mais personne ne nous dira rien, mis à part les moustiques. 

C'est une armée de moustiques qui s'affaire à nous sucer le sang pendant que nous mangeons. D'ailleurs si quelqu'un nous voit, ils vont penser que nous sommes fous car nous mangeons tout en marchant et en agitant notre serviette au dessus de nous, afin de créer un semblant de courant d'air et d'écarter les moustiques !

Le pneu de David est, à nouveau à plat car ce pneu de pacotille ne protège que dalle... Grrr ! A l'aide d'une pince, il parvient à remettre la tringle du pneu endommagé plus ou moins droite. Il le remet donc sur la roue avant, ce qui permet de rouler sereinement sans se soucier du terrain !

Un superbe lever de soleil nous fait la promesse d'une belle journée, durant laquelle nous traversons la lagune en observant au loin les flamands roses.

Le soir venu, Marie demande à la proprio du bar où nous nous sommes arrêtés si elle sait où nous pouvons mettre la tente. C'est sa fille qui nous montre la terrain de basket de l'ancienne école du village comme lieu de bivouac ! 

Nous prenons une douche avec la poche d'eau et une lessive express avant qu'un monsieur ne nous ramène un sac pleins de poires et de pommes de son jardin. 

Ce n'est pas une courgette mais c'est aussi lourd alors ce soir c'est compote comme les trois soirs suivants !!

Les collines au loin vont tromper un peu l'ennui de la plaine. 

On va être servi en traversant une sorte de désert avec des massifs rocheux sortant d'on ne sait où. 

Une longue montée sous le cagnard nous fait jouir au sommet d'une vue sur la mer que nous rejoignons après une descente que David avale à la même vitesse que la voiture le précédant !

Nous arrivons sur une belle plage fréquentée par les locaux, quelques femmes voilées qui se baignent sans changer de tenues. Nous sommes affamés, et nous nous jetons sur les paninis « made in Grèce » ! Un plongeon dans la mer pour éviter de se cramer les pieds sur le sable brûlant !

Vous vous rappelez de la route de l'horreur en Croatie, et bien nous voilà de sur une route similaire, pleine de caillasses sans le moindre souffle de vent, à pousser nos vélos comme des brutes...

Heureusement, cette portion chaotique ne s'éternise pas et la route redevient bonne jusqu'à Alexandroupolis. 

On ne fera que traverser cette ville pour finalement poser notre tente un peu plus loin, non loin de la mer sur les conseils d'un fermier, nous mettant en garde contre les moustiques ! 

C'est vraiment une calamité ces insectes, ils ont l'art de frapper dès que nous sommes prêts à manger ! Nous revoilà à faire de grands gestes avec notre serviette pour les écarter !!

Le lendemain est notre dernier jour en Grèce et un joli vent de face de **** se pointe pile en face de nous ! Nous pensions avoir testé le vent mais ce n'est rien comparé à ce que nous vivons à ce moment là. La route est plate et pourtant nous peinons à rouler au dessus de 10km/h.

Arrivés non loin de la frontière, nous avons dans l'idée de liquider nos dernières pièces. Vu que c'est Dimanche, nous rentrons dans le seul café ouvert. Il est bondé mais on se dit que ça doit être un rassemblement, une fête, un truc du genre. On se pose à la seule table restante où nos voisins de table nous offrent directement une petite boîte avec des pâtisseries locales ! Un monsieur travaillant à Paris vient nous parler, et nous apprend que tout ce beau monde est rassemblé suite à l'enterrement de son cousin....Mince, si on avait su... Mais quelle ne fût pas notre surprise en voyant dans nos assiettes 4 parts de pizza, ainsi que deux Sprite et un café, le tout gentillement offert ! On repart ragaillardis par ce repas inattendu en direction de la frontière !

Rappelez-vous qu'il nous reste encore des euros à liquider alors nous nous posons dans une station essence pour boire un coca et un café frappé pour Marie.

Juste avant de repartir, nous ne comprenons pas trop mais la serveuse nous apporte deux grandes bières.... Deux mecs attablés non loin de nous, nous font comprendre que ce sont eux qui nous offrent les bières ! Et voilà que nous nous attablons avec Giorgios et Giorgios, nous faisons connaissance en discutant avec notre G'palémo et quelques mots d'Anglais, une bonne partie de rigolade en leur compagnie ! Une bière en appelle une autre et nous voilà rincés juste avant de traverser la frontière... En plus les douaniers sont à deux tables de nous, oups !

Finalement nous passerons la frontière avec un vent à décorné les bœufs mais dans notre dos cette fois-ci.

On dirait qu'une sorte de tempête se prépare. 

Contrôle de passeports en bonne et dû forme, nous avons maintenant 3 mois pour franchir la frontière Iranienne !!