Au fil du Mékong!

Le Mékong

Fleuve mythique long de 3450 kilomètres, traversant pas moins de 5 pays que nous allons tous traverser hormis le Vietnam où il se jette !

Un fleuve chargé d'histoire, qui s'écoule toujours aussi paisiblement malgré les plus meurtrières des guerres...

Arrivés à Chiang Khan, nous longeons tranquillement cette petite ville paisible où le vélo est roi ! Notre guide du routard nous amène un peu plus loin vers un marché où le Mékong forme un coude.

Nous sommes un peu mal à l'aise d'aller demander l'hospitalité dans un temple qui est entouré de nombreuses guesthouses. Nous négocions le prix d'une chambre et profitons des derniers rayons de soleil sur le toit de l'hôtel. Certes, nous sortons un peu tard pour manger, il est bientôt 20h et tout est noir dehors, pas un bruit alors que tout était si animé juste un peu plus tôt... Euh, on mange quoi ce soir ? Nous quémanderons à manger dans la cuisine d'un resto qui s'apprête lui aussi à fermer, riz au poulet avalé en 15 minutes chrono !! Ok la prochaine fois on ira manger plus tôt !

Le lendemain, nous longeons la plus belle portion du Mékong séparant la Thaïlande du Laos. 

Les petites montagnes plongent dans l'eau, la végétation y est luxuriante, le soleil écrasant, mais nous sommes tous les deux heureux de longer ce fleuve par une petite route bien tranquille.

Le jour décline très vite par ici, si bien que vers 16h, on commence déjà à se demander où l'on va dormir. Que demander de plus, sinon, un coucher de soleil sur le Laos et le Mékong à quelques pas comme lieu de bivouac !

Seulement nous n'avons rien à manger et pour la première fois dans le village il n'y a aucune petite gargotte si bien que nous devons rouler jusqu'au village précédant, non loin de là, en pensant y trouver un resto (eh oui c'est qu'on n'a plus l'habitude de se faire à manger, ça nous coûterai plus cher et ce serait moins bon!). Raté, on déniche quand même une soupe lyophilisée, des nouilles chinoises avant de revenir sur nos pas.

Soudain, un grand PSSSSSSSShhhhhhhh nous fait hérisser les poils des bras, Marie s'arrête net, son pneu est à plat en 2 secondes...

En y regardant mieux, un clou rouillé a transpercé en deux endroits le pneu arrière et en ressortant l'a déchiré sur 1 centimètre...

Le ton monte d'un cran entre nous deux mais de toute façon il fait nuit et on ne peut rien réparer ce soir. Nous nous consolons avec une bière avant de nous endormir. La nuit porte conseil !

Tôt le matin, nous prenons le problème à bras le corps. Je démonte le pneu et m'occupe de la nouvelle chambre à air pendant que Marie va voir l'atelier d'à côté qui colle une grosse rustine à l'endroit de la déchirure. Au moment où nous écrivons, le dispositif fonctionne encore !!

Nous repartons sur les routes et avalons les 45 kilomètres qui nous séparent de Sangkhom avant de nous jeter dans un resto sur les bords du Mékong.

Quelques centaines de mètres après, on s'arrête dans un atelier vendant des vélos pour voir s'il ne peut pas recoudre la brèche dans notre pneu mais rien à faire ici tout se colmate avec de la rustine !!

Mais le mec est pro et connaît son affaire si bien qu'il nous vérifie nos rayons qui ont pris un peu de jeu pendant le voyage !

Nous posons nos bagages dans la Bouy Guest house, petit havre de paix au bord du fleuve composé de simple petites paillotes !

Juste avant d'arriver à Chiang Khan, nous avons rencontré une Allemande en vacances qui nous a parlé d'une route superbe s'écartant un peu du fleuve. Le proprio de la guesthouse confirmant ses dires, nous partons à la recherche de cette fameuse route...

Certes, elle nous a conduit le long d'une multitude de rizières et ce n'était pas désagréable mais nous nous étions imaginés quelque-chose de plus grandiose.

Débarqués à Ban Phu, petite ville grouillante de vie, pour la première fois, nous demandons l'hospitalité dans un temple.

Impossible d'établir un contact avec les bonzes mais le gardien nous conduira dans une petite pièce où l'on posera notre moustiquaire !

Nous avions vu sur plusieurs blogs que les voyageurs dormaient souvent dans des temples et en effet, nous avons passé plusieurs nuits dans ces lieux très paisible. Plus qu'un emplacement pour notre tente ou notre moustiquaire, nous avons même eu accès à des toilettes, une douche rudimentaire avec un seau, des prises électriques et de la lumière !

Le bouddhisme, les temples et les bonzes

La plupart des Thaïlandais pratiquent le bouddhisme Theravada venu du Sri Lanka. En gros, ils aspirent à une renaissance dans une existence meilleure mais tout cela va dépendre de la vie qu'ils vont menés. Ils peuvent l'améliorer en acquérant des mérites en offrant de l'argent ou de la nourriture aux bonzes ainsi qu'un culte régulier au temple local.

Il existe deux sortes de bonzes : les bonzes de la ville assez méfiants envers nous, avec qui nous n'aurons pas trop de contact, et ceux des campagnes bien plus accueillants, et avec qui nous nous sentons plus à l'aise.

Il peut y avoir plusieurs temples dans un village, si bien que c'est un peu la guerre entre eux car ils vivent grâce aux donations des habitants... mais ça n'empêche pas la construction de nouveau temples avec les dons reçus !

La relation entre eux et les gens du village est un peu flou pour nous... Je m'explique : tous les matins à 5h, ils sonnent le gong, récitent des prières dans une sorte de micro. Ensuite ils vont dans le village faire l'aumône auprès des habitants qui leur font des offrandes. De retour au temple, d'autres habitants viennent également leur apporter des plats déjà cuisinés ou alors du riz.

Les bonzes ne mangent qu'une seule fois par jour le matin, en silence. Ce ne sont pas eux qui cuisinent mais des gens du village qui préparent leur repas dans la cuisine du temple. Les bonzes sont aussi souvent aidés par des personnes qui viennent faire une retraite au temple et effectuent les travaux quotidiens dans le temple.

Si bien que nous avons parfois eu le sentiment que les bonzes étaient assistés et vivaient au crochet d'autres personnes qui, eux, doivent travailler pour vivre. En effet, ils vivent seulement avec les offrandes et donations qu'ils reçoivent et ne font rien pour subvenir à leurs propres besoins. Ce rapport de servitude nous a un peu gêné.

Mais c'est sûrement parce que le Bouddhisme est encore très impalpable pour nous cartésiens !

Cette fois-ci, nous sortons plus tôt pour trouver une gargote non loin du temple. Nous mangeons de nouveau une fondue chinoise mais cette fois nous savons comment faire car la première fois fut plutôt expérimentale !

5h du matin, nous sommes réveillés avec la prière, assez mélodieuse en fait, avant de manger en compagnie des chats.

La route nous mène tout droit vers Nongkai où nous retrouvons le Mékong pour la fête Loy Krathong, le jour de la pleine lune. Nous fêtons quand à nous nos 6000kms ! 

Mais nous pensons plutôt à rejoindre l'hôpital pour les soucis digestifs de David racontés dans l'épisode précédant.

Le soir venu, nous profitons de la fête même si deux averses viennent gâcher un peu le spectacle. Les Thaïlandais célèbrent la Mère des eaux en fabriquant des sortes d'embarcations à l'aide de feuilles de bananiers qu'ils décorent de fleurs, d'encens ainsi que de petites bougies, et qu'ils viennent déposer sur l'eau. 

Le vent soufflant les bougies, le spectacle se passe plutôt dans les airs où les lanternes s'envolent vers le Laos !

Après avoir consulté 2 hôpitaux différents à Nongkai, nous repartons sur la route avec un traitement efficace pour David.

Nous continuons de longer le Mékong, mais la route se transforme rapidement en une sorte de voie express, ce qui nous déçoit beaucoup. Nous allons donc revoir notre itinéraire pour quitter cette grosse route au plus vite. En attendant, nous dormirons dans un temple tenu par deux bonzes très cool.

On ne trouve nulle part où manger dans le village, mais sur le chemin du retour au temple, nous croisons une jeune fille parlant un peu Anglais nous demandant où nous dormons ce soir. Arrivés au temple, sur le point de préparer le repas du soir, nous la retrouvons avec ses deux sœurs qui nous apportent du riz, et une omelette toute chaude ! 

S'en suit un Belge accompagné par LE flic du village venu voir si l'on avait besoin de quoi que ce soit pour la nuit ! Quelle hospitalité !

Le lendemain, nous bifurquons dès que possible dans les terres, et prenons la direction de Charoensin où vit l'oncle à Marie. Quel plaisir de s'enfoncer sur ces petits chemins, ces routes défoncées pour palper un peu le côté rural de la Thaïlande. 

Un petit arrêt près d'un joli lac rempli de nénuphars avant de nous perdre dans les pistes rouges, ressemblant à s'y méprendre à celles du Bénin !

Guidés par une dame sur son scooter, nous retrouvons le chemin pour Ban Dung.

Nous nous arrêterons dans un village un peu avant pour demander le gîte aux bonzes. Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée car notre moustiquaire est entourée de 6 autres tentes appartenant à une famille thaï !

Nous revenons de nouveau bredouille du village car tout y est fermé, même si il est seulement 18h. Avant que l'on ait eu le temps de se cuisiner quelquechose, les maçons construisant le temple nous invitent à manger le Khao (riz collant) avec des cuisses de poulet et une sauce archi pimentée puis ce sont nos voisins qui nous proposent de venir manger !

Adeptes des pistes poussiéreuses, nous les empruntons jusqu'à Charoensin, où nous retrouvons l'oncle à Marie, Jacques marié à Pawanee, une Thaïlandaise. Petite visite des lieux avant de prendre nos quartiers dans un joli bungalow près du lac. Pawanee s'occupe d'un petit resto sur le bord de la route et fera bientôt l'ouverture d'un autre restaurant plus chic.

Dès le lendemain, nous irons couper le riz avec les beaux-parents de Jacques pour leur prêter main forte... seulement pendant une heure tellement le soleil est cuisant. 

Et dire qu'ils ne sont que deux, lui et sa femme, pour des hectares entiers de riz... et qu'ils ont 70 ans !

Quant à nous, nous irons nous faire retourner dans tous les sens chez une bonne masseuse Thaï avant de faire le tour du lac au soleil couchant.

Un petit tour au marché local, et nous irons tout de même au temple saluer le Bonze du village qui s'amuse à tirer la barbe de David !

Ces quelques jours passés ensemble nous permettent d'en savoir un peu plus sur le quotidien et la vie des thaïlandais, mais aussi de mieux connaître l'environnement dans lequel vit Jacques.

N'oublions pas la sensation retrouvée du beurre salée sur du bon pain au petit déjeuner ainsi qu'un bon pot-au-feu revisité !

Ce sera également le lieu des retrouvailles familiales car Tristan, le cousin de Marie et sa copine Mathilde sont également dans les parages ! Nous fêtons ces retrouvailles familiales à la disco thaï !

Le lendemain, nous passerons une nuit plus paisible dans la cabane des parents de Pawanee, au beau milieu des champs de manioc et à la lueur des braises pour cuire le poulet en se racontant chacun nos histoires de voyage.

Après une petite semaine passée en famille, vient l'heure des séparations. En ce qui nous concerne, nous sommes rattrapés par notre visa et devons filer vers la frontière cambodgienne, tandis que Tristan et sa copine partent vers Chiang Mai.

La suite prochainement!!