mardi 4 novembre 2014

Un dernier bout de Géorgie avant le grand saut!

Nous nous retrouvons donc de nouveau tous les deux sur les routes Géorgiennes, en direction de Vardzia, nostalgique du temps où nous étions à 4. Il faut reprendre les bonnes habitudes et sans traîner car le soleil décline rapidement après avoir quitté Frank.
Il va falloir être imaginatif pour trouver des endroits de bivouac aussi beaux que ceux de Frank nous dégotait, mais David se débrouille très bien ! 



Nous posons notre tente dans une vallée très encaissée où coule une rivière permettant à chacun de nous laver ainsi que de faire la lessive.
Lever à la fraîche, nous partons lorsque le soleil daigne juste pointer le bout de son nez dans cette vallée, éclairant au loin les vestiges d'un ancien château fort, ainsi que des habitations troglodytes.


Nous avons décidé d'emprunter cette route car elle mène à un impressionnant monastère troglodyte.


Vardzia :


Nous nous retrouvons devant une montagne parsemée de trous tel un gruyère (ou un emmental pour les puristes!). Ici vivaient et vivent toujours des moines. 


Construit au 13ème siècle dans la roche, ce monastère pouvait accueillir des milliers de moines fuyant les persécutions, maintenant il n'en reste que quelques uns regardant les touristes s'engouffrer dans les niches de leurs ancêtres !
Un très joli site dans une belle vallée, que nous vous conseillons d'aller voir !

Mais notre tête est plutôt orientée de l'autre côté de la vallée, où un mur de 500m de dénivelé nous attend. 


Les premiers lacets se font très bien mais au fur et à mesure la route devient de moins en moins bonne et nous devons pousser les vélos la majeure partie de la montée.


Des camions ultra chargés crachent et agonisent autant que nous sur ce chemin mêlant boue et caillasse !


Nous arrivons au sommet à 1770 mètres d'altitude, exténués après 2h30 de lutte acharnée profitant de la vue sur cette superbe vallée avec en contrebas Vardzia qui n'est déjà plus éclairé par les rayons du soleil. 


Nous devons faire vite et trouver un endroit pour dormir ! Bizarrement après tous ces lacets, la route nous mène à un plateau où les troupeaux de moutons et vaches évoluent tranquillement. 


Un vent glacial s'engouffre et nous glace les os, si bien que nous posons notre tente derrière une ferme. 


Marie ne se sent pas très bien, et le lendemain c'est également le tour de David. Dès le réveil, il est pris de diarrhées et de nausées si bien que la route, défoncée, qui nous sépare de la prochaine ville est un calvaire. 


Nous trouvons un petit hôtel et David s'écroule dans le lit pour le reste de la journée. Heureusement, parmi les 500 chaînes du câble quelques unes sont en français ! Pendant ce temps-là, Marie se démène comme un diable à faire à manger, la lessive, chercher une connexion internet...

La nuit a été bénéfique car nous pouvons reprendre la route avec un bon vent de face nous amenant jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Le temps de faire quelques provisions, et un nuage noir bien sombre arrive sur nous à toute vitesse. Que faire ? Nous décidons de ne pas trop nous attarder ici et d'avancer un maximum avant de manger ce midi.


Les premières rafales de vent nous attrapent puis les premières gouttes, au loin les éclairs et les orages se déchaînent. Commence une course poursuite avec cet énorme orage, que nous gagnerons en nous abritant sous un porche d'un restaurant non loin d'un lac. Nous sommes accueillis un peu froidement par des « armoires à glace » mais bizarrement un peu plus tard, nous sommes invités à prendre un verre de chacha (alcool local) avec eux pendant que la pluie s'abat sur le lac. 


Nous nous retrouvons attablés avec eux avec une grosse gamelle de viande accompagnée de pain/fromage arrosés de plusieurs verres. David n'est pas sûr que ce soit très bon pour son ventre mais nous n'osons pas refuser et nous sommes affamés ! Ce sont en fait des Arméniens qui ont fuient le génocide et qui habitent maintenant ces petits villages de la région. En les traversant, nous y avons ressenti une plus grande hospitalité.
L'averse passée, nous longeons le lac aux couleurs sublimes avec comme arrière plan des montagnes culminant à plus de 3000 mètres.


Dormir à 2000 mètres d'altitude est une chose qu'on voulait éviter, mais nous n'allons pas trop avoir le choix car le col est encore bien loin pour aujourd'hui. Cependant, Marie avait noté que des monastères se trouvaient vers Poka, auprès d'un second lac. 


Le premier auquel nous frappons, celui des bonne-sœurs, nous ferment la porte au nez, si bien que nous devons pousser un peu plus loin pour aller toquer à celui des moines se trouvant dans un décor époustouflant !


Nous sommes accueillis comme des rois par un moine orthodoxe habillé d'une soutane noire et d'un bonnet noir mais aussi par un chien monstrueux qui ferait pâlir un kangal Turc (un peu comme le chien d'Hagrid dans Harry Potter dixit Marie)! Ils sont tous bruns et se laissent pousser la barbe, le chef en a d'ailleurs une digne de Rabbi Jacob ! Dès notre arrivée, on nous sert un repas complet alors que nous n'avons pas faim !
Les autres membres de la congrégation sont aux champs à ramasser les patates avant les premières gelées. Le chef y est, mais nous comprenons vite qu'il ne veut pas qu'on prenne son monastère pour une guest house, et il nous indique un endroit pour poser notre tente juste à côté.


Les voyant tous aux champs, nous décidons d'aller les aider et nous voilà à la nuit tombée à ramasser des patates! Mais ce n'est pas finit, il faut encore transporter tous les sacs de patates bien lourds, et ce jusqu'à 21h ! Le chef, voyant tous les efforts que nous avons fait, nous invite à partager le repas du soir !
Prière Géorgienne avant de nous servir et on nous propose également du vin rouge géorgien pas mauvais ! Marie débat avec le chef sur la théologie en Allemand pendant que je pique du nez !
De retour à la tente, nous nous emmitouflons avec bonnet, et vêtements en laine mérinos car la température va descendre jusqu'à 4°C cette nuit !


Le lendemain, nous sommes de nouveau invités à prendre le thé accompagné d'un bol de pâtes avant de retrouver le bitume à la conquête des ridicules derniers 100 mètres de dénivelés pour notre record à 2165 mètres d'altitude !


Une longue descente jusqu'à Tsalka où David pulvérise le record de la vitesse max qui est maintenant de 71,9km/h, ça décoiffe !
Sortis de la ville, nous gravissons une dernière côte, en compagnie d'immense troupeaux de moutons guidés par des sortes de nomades à cheval, avant de poser notre tente. Notre tente est engloutie dans un brouillard à couper au couteau juste avant d'aller nous coucher bien au chaud !

Nous repartons en direction de Tbilissi en rêvant d'une immense descente, mais au lieu de ça nous galérons dans les collines Géorgiennes qui n'ont pas dit encore leurs derniers mots. Ca n'en finit pas de monter et de descendre !
La fin de journée n'est pas très rose pour David qui est de nouveau pris de nausées, si bien que nous posons la tente non loin d'un village. La nuit est également un cauchemar, car il doit se lever toutes les demi heures pour aller aux toilettes (euh nan en fait il n'y a pas de toilettes, puisqu'on bivouaque...!).

Le lendemain, après une nuit de courte durée, crevé, David débute le traitement antibiotique préconisé par le médecin du voyage en attendant d'arriver à Tbilissi.
Le trafic s'intensifie de plus en plus aux abords de la capitale si bien que nous remettons nos casques et jouons les équilibristes sur la ligne blanche car la route n'est pas large. Nous arrivons tant bien que mal dans le centre où nous trouvons un hôtel pas cher en attendant notre vol pour la Thaïlande. Mais comme d'habitude, nous arrivons en ville un week-end et tous les bureaux des compagnies aériennes sont fermées...

Nous allons devoir patienter jusqu'à lundi, mais en attendant nous retrouvons Marina, une entraîneuse de tennis renommée, que les parents de David ont accueilli à 3 reprises lors de tournoi à Auray, il y a quelques années ! 


C'est donc l'occasion de se retrouver ! En compagnie de sa fille, Marina nous fait visiter sa ville. 




Nous visiterons notamment un musée retraçant l'occupation Soviétique en Géorgie. Cela nous permet de mesurer un peu mieux les dégâts causées pendant cette période pas si lointaine... Le plus fou, c'est que la Russie continue encore aujourd'hui en annexant des territoires aux pays voisins (Abkhazie et Ossétie en Géorgie, et plus récemment Crimée en Ukraine). Ces régions sont actuellement fermées et sous contrôle de l'armée russe, ça fait froid dans le dos...

Nous retrouvons également Frank et deux autres acolytes Suisses Allemands qu'il a rencontré lorsqu'il revenait d'Arménie. Frank doit à présent rentrer au pays, mais il a encore des projets plein la tête !

Les jours suivants nous permettent d'acheter notre billet pour la Thaïlande avec Qatar Airways mais les conditions d'embarquement avec un vélo sont très strict.

Comment prendre l'avion avec un vélo ?

10 kilos max par vélo sinon c'est 50 dollars le kilo supplémentaire... Gloups ! Nous trouvons deux gros cartons pour emballer nos destriers. David s'occupe de désosser les vélos pour qu'ils atteignent le poids de 10 kilos, toutes les pièces démontées iront donc dans nos bagages ( porte-bagages, guidon, pédalier, chaînes, porte-bidons)! De son côté, Marie s'acharne à préparer les sacs qui ne doivent pas excéder 30 kilos par personne. Le hic, ce sont les 4 roues, nous confectionnons donc un carton et elles passeront pour un bagage normal !


Nous avons négocié un taxi pour l'aéroport avec la patronne de l'hôtel. Il bourre les bagages dans le coffre sans délicatesse et s'en suit une course poursuite avec un fantôme car nous ne sommes pas à la bourre !
L'aéroport international de Tbilissi est aussi grand que celui de Rennes et dénicher deux caddies pour nos bagages relève de l'exploit !
Nous enroulons nos bagages dans du film plastique par nos propres soins et c'est assez efficace !
Le pesage des bagages se passe super bien, sans taxe supplémentaire car tout est pile poil, mais nous voyons nos cartons partir vers l'avion sans plus rien contrôler en espérant les retrouver tous et sans casse...
Le gros rouleau de scotch marron pose problème au contrôle des bagages, ils ont cru qu'on voulait dérouter l'avion en ficelant le pilote ou quoi ?!!
Nous embarquons finalement en direction de Baku en survolant le Caucase et ses cimes enneigées puis l’Azerbaïdjan et ses montagnes déjà beaucoup plus désertiques. 


Puis décollage vers Doha en survolant l'Iran, le pays qui nous a tellement fait rêver... une autre fois nous l'espérons !



Une escale dans l'immense aéroport de Doha avant de nous envoler vers Bangkok où nous arrivons au petit matin, après une courte nuit, dans une atmosphère chaude et humide, CONTRASTE GARANTI !!!

6 commentaires:

  1. Waouh les paysages, superbe !
    Vous en avez bavé, mais ça valait le coup, non ?
    ( Et merci d'avoir précisé pour l'emmental, puisque chacun sait que je gruyère n'a pas de trous )

    On vous rejoint, attendez-nous un peu, arrêtez de bouger tout le temps comme ça !

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    1. Et oui on en a bavé ( mes intestins aussi!!lol) mais une vraie découverte de ce pays qui a du paysage de montagne à revendre. Encore un pays à mettre sur la liste des retours obligés!!
      Pour nous rejoindre va falloir traverser au pas de course l'Inde et le Bengladesh avant peut être de se retrouver en Birmanie. Mais je ne pense pas que les frontières soient ouvertes de ce côté là!
      CIao

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  2. Genial bis de breteche

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    1. Coool, Brétéché nous suit! Yes le fan club! Merci en tout cas de nous suivre, ça nous fait chaud au coeur!!! Peut être que certains d'entre vous sont déjà allé en Thaïlande et vont se retrouver dans notre prochain article!! Soyez attentives!!
      Ciao!

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  3. contents que vous ayez revu Marina qui a toujours autant de charme.
    Louis et Armelle

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    1. Toujours sous le charme Papa!! car je pense que c'est toi qui a écrit (si c'était Maman je me poserai des questions!!) A vous de venir la voir, le RDV est pris reste plus qu'à acheter le billet d'avion et qui sait prendre les vélos avec vous!!
      Ciao

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