Bangkok,
ville de 12 millions d'habitants destinée à devenir la Venise
Asiatique car elle s'enfonce chaque année de 30 millimètres sous
les eaux...
Bangkok
commence dès la sortie de l'avion par une chaleur suffocante, un
plafond nuageux très bas, quelques gouttes de pluie et des milliers
de gens débarquant dans ce « pays du sourire ».
Le
passage de l'immigration pour nous, Français, est très facile et
nous voici avec 30 jours de liberté conditionnée en Thaïlande.
Fini l'Europe et ses privilèges de libre passage, nous allons devoir
régler notre itinéraire en fonction de notre visa.
Ensuite,
notre stress arrive à son maximum lorsque nous devons récupérer
nos bagages, mais nous apercevons déjà au loin nos deux grands
colis contenant la carcasse de notre vélo ! Et c'est au tour de
nos 4 autres bagages d'arriver sans encombre. Sauvés, il n'y a plus
qu'à espérer qu'il n'y ait pas de casse !
Ici tout
est facile contrairement à la Géorgie, les bagages sont embarqués
dans un taxi en direction de Nonthaburi où nous allons être hébergé
pendant 6 jours chez Toom.
Se
repérer à Bangkok est mission impossible pour nous et même pour le
chauffeur qui doit appeler Toom pour qu'il lui indique le chemin
après avoir fait le tour du pâté de maisons deux ou trois fois !
Notre
hôte est une crème et ne sait pas dire non aux demandes
d'hébergements si bien que le 1er étage où nous dormons
se révèle être le QG de plusieurs voyageurs du monde entier avec
un turn-over de folie.
Nous avons donc pu rencontrer des Américains,
des Belges, une Thaï, un Biélorusse, un Hongrois, un Kazakh, un
Français et j'en passe ce qui nous a permis de récolter bon nombre
d'informations pour la suite de notre voyage !
Nous
allons souvent manger tous ensemble dans de petites gargotes dans la
rue d'à côté !
Manger
en Thaïlande !
Fini
la gastronomie Géorgienne et tant mieux, maintenant place à des
mets tous aussi bons les uns que les autres, mais parfois aussi très
épicés !C'est la bouche en feu que nous finissons souvent
notre repas, les larmes aux yeux après avoir perdus 2 litres de
transpiration ! Toom, quant à lui, est maso et gobe les piments
crus... !
Les
Thaïs mangent plusieurs fois par jour de petites quantités si bien
que les petits restos de rue sont ouverts à toute heure mais quand
vient le moment de choisir et que vous vous retrouvez devant une
carte où tout est écrit en Thaï et que personne ne parle
l'Anglais, ça devient un peu compliqué ! Alors nous jetons des
regards sur les assiettes des voisins et commandons souvent la même
chose mais en précisant « Phet nit noï » (Peu épicé!)
Quant
au petit déjeuner, quelle galère pour nous, Français, avec notre
traditionnel pain nutella... Impossible de trouver du pain dans cette
capitale, nous devons donc nous rabattre sur du pain de mie et une
sorte de pâte verte fluo à étaler dessus !!
Bangkok, c'est aussi ses temples richement décorés que nous pouvons
apercevoir à chaque coin de rue.
Ne connaissant pas trop cette
nouvelle religion qu'est le Bouddhisme Thaï, nous essayons de nous
imprégner de son ambiance en allant visiter quelques temples où
Bouddha apparaît sous toutes les formes : grand, gros, couché,
debout, assis...
Durant
ces quelques jours à Bangkok, nous devons récupérer un colis
envoyé par poste restante et surtout faire notre visa Birman. Et
oui, n'ayant pas pu aller en Iran, nous avons décidé de jeter notre
dévolu sur un autre pays en voie d'ouverture sur le monde
extérieur : La Birmanie !
Nous
sommes hébergés à la périphérie de Bangkok, mais pour rejoindre
le centre, de nombreux moyens de transports sont à notre
disposition !
Comment
circuler à Bangkok ?
Imaginez
vous Paris un jour de grande affluence, ajoutez à ça une chaleur
humide ponctuée d'averses orageuses régulières, multipliez le
nombre de voitures et rajoutez des Tuk-tuks, des bus crachant noirs,
des pick-up chromés tout juste sortis de l'usine et des trottoirs
bondés proposant nourritures et autres chinoiseries...
Et
dans ce trafic intense, il faut trouver le bus 114, 75 ou le 134 que
tu dois arrêter avec un petit signe de la main, mais ouvrez
bien les yeux car il ne s'arrête que sur demande !
Ensuite dans le bus, vous passez d'une chaleur humide à une clim
surboostée qui te congèle avant même que la contrôleuse avec son
porte monnaie ne vienne te voir et te demande ta destination...Pour
aller vers le centre de Bangkok facile, mais le retour est nettement
plus dur et comique car nous n'arrivons pas à prononcer correctement
le nom de la rue !
Trois
choix s'offrent à nous ensuite, le Skytrain sorte de train futuriste
en l'air qui t'amène super vite au centre, le métro sous terre très
facile pour se repérer ou alors le bateau et c'est celui qu'on
préfère si nous n'étions pas pressé !
Une
sorte de longue barge se remplissant au fur et à mesure des arrêts,
nous amène en plein centre et nous permet de nous rendre compte que
Bangkok a les pieds dans l'eau ! Une grande partie des canaux
qui existaient auparavant ont d'ailleurs été bouchés pour
les remplacer par des routes.
Nous
avons également testé le Tuktuk mais, pris pour de gros touristes,
nous avons été bernés une fois et avons préféré marcher par la
suite !
Après
3 jours d'attente, nous obtenons le visa Birman sans difficultés.
Pour plus d'informations sur la marche à suivre concernant le visa,
voici un lien qui nous a beaucoup aidé : Lili aux pays des merveilles !
David
mettra deux jours pour remonter comme il faut nos deux vélos sous
l’œil avisé de Toom. Après
avoir été complètement désossés, nos vélos sont maintenant
entiers et prêt à repartir pour de nouvelles aventures !
Se
pose la question de notre itinéraire en Thaïlande. Nous avons
écarté le Sud trop touristique pour nous, et avons choisi de nous
focaliser plutôt sur le Nord, vers Chang Maï et ses montagnes !
Puisque nous ne pouvons pas rester autant de temps qu'on le
souhaiterai dans le pays, il va nous falloir un petit coup de pouce
pour rejoindre ces contrées, c'est pourquoi nous choisissons le
train !
Le
train en Thaïlande !
Quelle
aventure de prendre le train dans ce pays. Ne vous attendez pas à un
train super sonique au confort luxueux, en tout cas ce n'est pas
celui auquel nous avons eu le droit ! Et pour rajouter un peu de
piquant, rajoutez deux vélos et 10 bagages à monter dans le train
en moins de deux minutes sans savoir où se trouve notre wagon !
Nous
avons donc dû nous séparer car le wagon pour les vélos se trouve
tout à l'avant du convoi alors que notre wagon-siège est tout au
fond ! David se charge donc de ficeler les vélos, tandis que
Marie charge tous les bagages. Nous nous en sortons pas trop mal et
après avoir attrapé un bon coup de chaud, nous trouvons nos sièges,
que l'on pourraient qualifier de « durs » ! Et oui
nous sommes en troisième classe si bien que nous sommes entourés de
Thaïs ce qui n'est pas pour nous déplaire (les blancs étant tous
parqués en 1ère classe!). A chaque arrêt, de nouveaux marchands
montent et circulent dans les rangées étroites pour
vendre toute sorte de nourriture : poissons séchés,
soupes, beignets, sodas... tout ça en
annonçant assez fort ce qu'ils proposent ! Nos voisins de siège
nous conseillent sur les bonnes choses à goûter.
Le
paysage le long des rizières défile lentement sous nos yeux jusqu'à
un beau coucher de soleil ! Ensuite place à la nuit noire, et
ses bêtes, attirées par les néons, se collant dans les cheveux ou
sur la peau moite.
Après
8h, pour faire quelques 400 kilomètres, notre arrêt approche. Nous
sommes chacun posté à un bout du train pour décharger au plus vite
vélos et bagages, les Thaïs viennent nous prêter main forte, et
c'est ainsi que nous débarquons sur le quai de Phitsanulok sous les
acclamations de tout notre wagon !
Il
est 21h, lorsque nous rejoignons la petite famille de Marc, un
anglais marié avec une Thaï et leur petite fille. Malheureusement,
nous n'aurons pas le temps de nous connaître beaucoup, mais Marc
nous livre quelques informations très utile concernant l'itinéraire
que nous avons choisi, ce qui nous plonge de nouveau dans le flou
total !
Marc
nous explique que la frontière Birmane que nous souhaitons emprunter
au Nord de la Thaïlande n'est que partiellement ouverte. Les
voyageurs peuvent s'introduire 100 kilomètres dans les terres mais
doivent obligatoirement passer un contrôle policier interdisant la
suite par voie terrestre. Soit vous prenez un avion pour Yangoon, la
capitale, soit vous rebroussez chemin et, de ce fait, vous cramez vos
28 jours de visa !
Que
faire ? Nous restons jusqu'à 1h du mat' devant la carte de
l'Asie du Sud-Est dépliée à réfléchir aux différentes
possibilités pour la suite de notre itinéraire car cela change tout
pour nous.
Voulant
profiter de notre mois de visa gratuit en Thaïlande, nous
choisissons de changer de cap totalement afin de nous diriger vers le
Mékong que nous voulions aussi découvrir. Ainsi nous passerons
ensuite au Cambodge, et ce n'est que après que nous prévoyons
d'aller en Birmanie en passant par une autre frontière ouverte !
Le
lendemain, de retour sur nos vélos, nous nous rendons compte assez
vite que le temps nous est compté. Nous
décidons alors de rejoindre au plus vite le Mékong en
faisant du « vélo-stop »
pour avoir plus de temps vers là-bas.
S'en
suit alors une course folle, les vélos chargés dans le coffre des
pick-up et nous avec !
Nous n'attendons pas très longtemps
avant qu'une voiture ne s'arrête à notre hauteur si bien que les
kilomètres nous séparant du Mékong sont avalés en 2 jours en
traversant de superbes paysages de montagne.
Un policier rencontré
sur le bord de la route, nous aidera même avec toute sa brigade en
arrêtant tous les pick-up pour en trouver un qui nous emmène à Dan
Saï, ville où nous dormirons le soir. Nous pédalons quand même un
peu et nous nous rendons vite compte que lorsque ça monte la chaleur
devient insupportable, heureusement
la où nous allons c'est plat !
Arrivés
à Loeï, David toujours aux prises avec sa diarrhée malgré 2
traitements antibiotiques différents, nous décidons de poser les
bagages dans un petit
hôtel afin d'aller consulter à l'hôpital de la ville.
Les
soins en Thaïlande !
Au
total, nous aurons testé 3 hôpitaux en Thaïlande pour venir à
bout de cette diarrhée récalcitrante ! Deux types
d'établissements hospitaliers s'offrent à nous. Les établissements
publics, offrent une consultation peu chère mais malheureusement la
qualité va de paire et étant infirmiers, nous avons dû les
orienter sur les analyses à faire... Le 2ème Hôpital est un vrai
gag, le médecin ausculte les poumons alors que l'on vient pour une
diarrhée et son diagnostic sera qu'il faut arrêter de manger des
champignons !!
Nous
aurions du regarder les hôpitaux préconisés par l'Ambassade de
France et c'est donc plus tard à Nong Khai dans un établissement
privé que les soucis de David s'évanouiront à l'aide d'un autre
antibiotique !
De retour sur nos vélos, et n'ayant toujours pas de traitement
contre la diarrhée, nous rallions Chiang Khan par une route assez
circulante mais plate où nous dégoulinons de sueur au moindre
effort. Nous sommes bien content de ne pas être allé nous exploser
les mollets dans le Nord !
Nous arrivons à Chiang Khan où nous apercevons pour la première
fois le Mékong, fleuve légendaire délimitant la frontière avec le
Laos, que nous voyons juste en face.
La suite de nos aventures au fil de l'eau est une autre histoire,
alors à plus tard !
C'est avec beaucoup de plaisir que je suis vos pédalages sur les différents routes ou chemins que vous pratiquez. Les contacts avec les personnes que vous décrivez nous font du bien nous qui n'avons des nouvelles du monde que par les info.
RépondreSupprimerBonne route
Sylvana et Daniel
C'est vrai que les nouvelles du monde ne sont pas très rose en comparaison avec ce qui nous entoure pendant notre voyage! Les gens sont accueillants plus que de raison même...
SupprimerNous sommes en ce moment au Cambodge, contraste total avec la Thailande, beaucoup plus pauvre mais assez authentique pour ces premiers jours de pédalage!
Merci encore de votre commentaire, ça fait chaud au coeur!
David et Marie
Hello ! Contente d'apprendre que les problèmes de santé de David sont résolus, j'espère que vous pourrez par la suite trouver un ttt à avoir sur vous en cas de récidive. Je continue à vous lire avec plaisir, j'espère que le passage en Birmanie pourra se faire facilement. Une de mes collègues s'y est rendue l'an passé sac à dos et elle n'a pas pu voyager comme prévu car des endroits étaient fermés aux touristes contrairement à ce qu'on lui avait dit avant son départ. Mais avec vos points de chute chez l'habitant, vous êtes mieux renseignés :-) J'espère que la chaleur sera gérable pour avancer comme vous le prévoyez ! Me réjouis de voir une prochaine vidéo !!!! bisous et prenez soin de vous. Géraldine
RépondreSupprimerEyh salut Géraldine! Merci pour les infos concernant la Birmanie mais nous le savions déjà... C'est bien à cause de ça que nous avons du changer nos plans en Thaïlande car la frontière Birmane n'est ouvert que sur 100kms. Après nous serons rentrés dans un territoire où les tensions avec les peuples sont encore assez fortes.
SupprimerNous sommes en ce moment au Cambodge juste après la saison des pluies, il fait encore très chaud ce qui est assez dur lorsqu'on pédale mais les nuits sont assez fraiches heureusement!
Mes intestins se portent mieux, 3 hôpitaux en Thailande auront été nécessaire pour trouver le bon traitement!!
J'aimerai bien faire une autre vidéo mais bizarrement on est tjs pris par le temps!!
Ciao
David et Marie
Génial cet article sur la thailande !
RépondreSupprimerOn lit ça avec mon collègue Tanguy et vous nous faites bien rire !! Et bien rêver aussi !!
Tanguy vous souhaite bon courage pour la suite du périple !
Et moi je vous fais d'énormes bisous !!!
Soeurette Anne-Laure ;)
Tu remercieras ton collègue Tanguy et si le coeur lui en dit, il peut nous laisser un commentaire!! On te fait d'énormes bisous en direct de la Thailande à deux jours de Siem Reap pour voir les temples d'Angkor!
SupprimerCiao
vous vivez les reportages que nous apprécions le plus: la vie dans le wagon de 3ème classe, les thais qui vous applaudissent et vous aident,. Et la police qui vous guide... Bisous et Bonne Santé maintenant que le problème est solutionné.
RépondreSupprimerLouis et Armelle
Merci c'est vrai que l'on se verrait bien Reporter genre guide du routard ou Lonely Planet! Oui les problèmes de santé sont solutionnés et tant mieux, nous pouvons apprécier la cuisine Thai et maintenant Cambodgiennes.
SupprimerCiao
Veryy thoughtful blog
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