C'est
donc de nouveau avec 30 jours gratuit que nous nous apprêtons à
découvrir un autre visage de la Thaïlande, à savoir les montagnes
mais cette fois-ci à vélo !
Et oui
désolé pour ceux qui voudraient un peu de sang neuf, de pays
nouveaux, ne vous inquiétez pas, encore un mois et vous pourrez
découvrir le Laos ! A vrai dire, nous préférons traîner par
ici avant de monter vers le Nord, car sinon nous risquons d'avoir froid non seulement en Chine, mais aussi en Mongolie !
Eh oui, il faut calculer tout ça ! Et puis, la Thaïlande est
un pays agréable et varié, alors nous ne sommes pas à plaindre !
Nous
fêtons nos retrouvailles avec le Mékong au triangle d'or,
appellation plutôt touristique symbolisant le lieu où les
frontières de la Birmanie, du Laos et de la Thaïlande se
rejoignent.
Un petite
visite de la Maison de l'Opium nous décrit un peu le vrai visage du
triangle d'Or il y a quelques années, avec le trafic de cette jolie
petite herbe en fleur, qui est à l'origine consommé par les
populations des montagnes de manière culturelle avant de s'exporter
et de devenir un problème de société.
Désormais,
les ethnies montagnardes se rabattent sur les cultures de riz,
manioc, légumes, fruits qu'elles viennent vendre dans les marchés
des vallées. En Thaïlande, ce problème de drogue semble éradiqué
mais dans les pays voisins, le commerce d'opium ou d'autres drogues
perdure car c'est une importante source de revenu pour les peuples
des montagnes.
En
longeant le Mékong, nous pouvons apercevoir de longues barges
Chinoises qui débarquent, leurs cargaisons de produits frais ou de
pièces détachées. La Chine est à 15h de bateau en remontant le
Mékong.
Nous
décidons de bivouaquer près du Mékong pour profiter des derniers
rayons de soleil en observant les berges Laotiennes en face !
Le
lendemain, la route serpentant le long des rives du Mékong est
superbes mais nous nous cassons les mollets sur quelques montées...
avant d'arriver à Chiang Khong.
C'est un des poste frontière avec
le Laos, mais pour l'heure nous poursuivons du côté Thaïlandais à
longer le fleuve mythique nous offrant de très beaux points de vue !
Nous
découvrons en contrebas les bateaux taxi Laotiens descendant vers
Luang Prabang en zigzaguant dans les rapides pour éviter les rochers
tranchants.
Le
Mékong, fleuve qui ne va pas rester très longtemps mythique à
notre avis... Les Chinois, n'ayant que faire des commissions
internationales, vont prochainement dynamiter les rapides du haut
Mékong, lieu de reproduction du très recherché poisson-chat géant.
Le Laos, quant à lui, a le projet de construire de nombreux barrages
permettant de vendre de l'électricité à ses voisins et ainsi
devenir le premier exportateur d'énergie dans le bassin Sud-Est
Asiatique...sans demander l'avis du Cambodge, qui se trouve en bout
de course du Mékong et dont le fleuve joue pourtant un rôle central
pour la pêche et l'économie du pays...
Nous
délaissons le Mékong pour entrer dans notre première vallée
montagneuse, où un arrêt à Pang Hat, au pied du mur s'impose !
En effet une montée de 16 kilomètres pour 1200 mètres de dénivelé
nous attend le lendemain, avec des pourcentages de folie, ça va être
très raide !!
En
attendant, nous demandons l'hospitalité au temple du village qui
nous propose de mettre la tente à l'entrée ! Un repas composé
de soupe de noodles, de saucisses à l'ail et d'une énorme crêpe
sucrée, nous remettra d'aplomb avant d'aller dormir.
Réveil
7h, à la fraîche, et nous voilà tout de suite dans le bain.
Sur
les 4 premiers kilomètres, nous restons sur notre vélo, suant à
grosses gouttes et nous élevant tranquillement en contournant un pic
rocheux.
Mais
bientôt nous sommes confrontés à des pourcentages impossibles pour
nous cyclistes chargés, si bien que nous devons mettre pied à
terre.
Commence alors une lente ascension où nos mollets et nos
avant-bras luttent tant bien que mal contre la gravité, imposant une
pause tous les 100 mètres de dénivelé... Nous transpirons, nous
dégoulinons, nous pestons contre ces Thaïs qui ne savent pas faire
de routes de montagne convenable. Impossible de demander de l'aide
aux pick-up car ils sont eux aussi, pied au plancher, à galérer !!
Mais nous
sommes récompensés par les paysages sublimes au fur et à mesure
que nous nous élevons. En contrebas, les cultures en terrasses, à
l'horizon les cimes des montagnes, en face de nous, notre objectif,
le Doï Phat Ang...
Nous pouvons tout de même remonter sur notre vélo
quelques portions, et nous nous époumonons, n'osant pas poser le
pied à terre lorsque nous avons des spectateurs, nous avons notre
honneur !!
Arrivés
enfin à 1550 mètres d'altitude, la route se termine, nous posons
nos vélos et continuons à pied notre ascension afin de profiter de
la vue sublime à 360°, qui embrasse les vallées Thaïlandaises et
Laotiennes avec en contrebas le Mékong qui serpente tranquillement.
Les derniers rayons du soleil rasent les cimes de montagnes, offrant
de superbes souvenirs !
Nous
redescendons au parking pour monter notre tente et manger dans la
seule gargote où nous sommes accueillis comme des rois, puisque nous
sommes les seuls à dormir là ce soir !
Il fait frais, mais le
pot rempli de braises sous nos pieds nous réchauffe assez vite
pendant que nous apprécions un fried-rice et un thé local !
Levés à
5h car nous voulons voir le lever de soleil qui n'a lieu en fait qu'à
7h !!! Nous sommes les premiers en haut à profiter des
premières lueurs orangées et surtout du vent glacial !
Heureusement, nous avons pensé à notre thermos de thé qui nous
réchauffera le temps que les premiers touristes Thaïs (notamment
des bonzes) n'arrivent contempler un superbe lever de soleil :
MAGIQUE !!
1 café
et un « roti » (crêpe birmane) et hop nous voilà
dévalant la route en direction de Phu Chi Fa mais pas pour longtemps
car ce sont bien des montagnes russes qui nous attendent ! Mais
cette fois les pentes sont acceptables et nous pouvons rester en
selle, à observer des paysages toujours aussi beaux.
Nous
posons notre tente dans le camping du parc national qui s'avère être
vide à notre arrivée. Le sommet se trouvant à 2 kilomètres, nous
continuons de nouveau à pied. Mais ici changement d'ambiance, les
ethnies montagnardes ont vite compris comment gagner de l'argent en
exploitant les enfants habillés en costumes traditionnels. Ces derniers sont
affichés comme des poupées chantant, dansant ou jouant de la
musique sur le chemin menant au sommet, pendant que leurs parents
observent de loin...
Arrivés
au sommet, une vue tout aussi époustouflante que celle de la veille
nous est offert. Les images parlent d'elles-mêmes.
Enfin après plus
de 2 mois en Thaïlande, nous pouvons dire que nous avons trouvé le
trésor Thaïlandais en passant par cette magnifique route !!!
Des bornes délimitent les frontières entre la Thaïlande et le Laos
qui se trouve 600m en contrebas !!!
En
redescendant au camping, celui-ci est envahit de jeunes étudiants de
Bangkok venus fêter on-ne-sait-quoi....mais on espère qu'ils ne
vont pas faire trop la java....Raté... 21h, un spectacle démarre
puis ensuite ils chanteront toute la nuit jusqu'au petit matin, quand
notre réveil sonne...
Réveil
5h30, lampe frontale et thermos à la main, nous arpentons de nouveau
le chemin pour le sommet en espérant être pris en stop par un
pick-up....Un seul aura pitié de nous, mais nous sommes presque
arrivés !! Les pauvres enfants sont eux aussi levés et
récitent par cœur les chants traditionnels... En haut c'est la
cohue, c'est certes très joli mais l'ambiance n'est plus là et le
soleil a dû le comprendre car il se cache derrière les nuages.
Nous
retrouverons le silence en poursuivant sur la route désertée par
les voitures pour notre plus grand plaisir. Une route superbe,
campagnarde, à flanc de collines mais nous nous imaginons les
désastres des glissements de terrain par ici car plus aucun arbre ne
retient la terre cultivée sur des terrains très pentus...
Nous
entamons notre descente vers Ban Huat à travers une épaisse forêt.
Arrivé au village, une dame parlant très bien anglais, nous vient
spontanément en aide et nous aide à trouver une guesthouse pour une
bonne nuit de repos.
Difficile
de reprendre la route après un bon bain de soleil, assis
confortablement au dessus d'une petite mare, entouré de montagne !
Malgré tout, nous enfourchons nos vélos, qui sont devenus de
véritables étendoirs à linge ambulants !
Une belle cascade
thermale nous offre un petit arrêt mais pas assez chaude pour faire
trempette !
Nous arrivons assez vite à Chian Kham, petite ville
sans grand intérêt où nous nous posons dans un hôtel pour 200
baths (5€) !
Notre
itinéraire s'enfonce de nouveau dans les montagnes. Les 15 premiers
kilomètres sont vite avalés et avant d'entamer les hostilités,
nous nous posons reprendre des forces dans une petite gargote. C'est
à ce moment là que nous faisons connaissance avec un couple de
cyclos Néo-Zélandais avec qui nous partageons quelques infos sur la
route à venir et quelques tuyaux ! Ils sont partis depuis 4
mois et s'en vont vers l'Europe bientôt. (www.toupo2ontour.blogspot.com)
Cette
fois, la route serpente jusqu'à atteindre les 860m où nous nous
arrêtons dans un hôtel mais leurs chambres sont trop chère pour
nous. Nous apercevons un couple de motards, qui nous ont encouragé
sur la route, avec qui nous sirotons un soda. La femme est
Thaïlandaise et s'occupe de nous négocier une place de tente pour
pas cher, trop sympa !
Pourquoi
s'arrêter là ? Car en contrebas la vallée nous offrira le
lendemain un superbe lever de soleil avec une mer de nuages :
SPLENDIDE !
Une
descente éprouvante pour les gommes de nos freins nous amène dans
la vallée, puis une montée terrible pour nos mollets nous ramène à
la même altitude en face d'où on peut avoir une vue sur ce qui nous
attend, à savoir une succession de petites collines à franchir !
Nous
arrivons finalement sur la route principale, mais à notre grand
étonnement, elle ne s'avère pas plate du tout malgré qu'elle soit
dans une vallée... ce qui termine de nous achever. Nous trouvons un
temple pour bivouaquer après avoir enquillé 1100 mètres de
dénivelé, toilette sommaire dans les WC et cuisine à la lampe
torche !
La
journée du lendemain est inintéressante car nous roulons sur une
route avec beaucoup de trafic, nous avalons donc les kilomètres pour
arriver à Nan, où nous nous mettons en quête d'une guesthouse.
Alors que nous avons quelques difficultés à trouver un endroit pour
dormir, notre ange-gardien apparaît sur son scooter ! Nous
faisons la connaissance de Tommy, une thaïe qui parle très bien
anglais puisqu'elle donne des cours d'anglais et que son mari est
américain. Elle se pliera en quatre pour nous trouver une superbe
chambre pour un prix dérisoire. Nous prévoyons de nous revoir le
lendemain pour faire davantage connaissance.
Le lit
est tellement moelleux que nous profitons d'une petite grasse mat',
ça fait très longtemps que ça ne nous était pas arrivé ! A
10h, Tommy, accompagnée de son mari, John, nous attendent déjà
dans le hall ! Nous embarquons dans leurs pick-up et nous
laissons guider à travers Nan. Nous visitons plusieurs temples avant
d'aller chez eux, dans leur maison entouré de rizière !
Mais
la visite ne se termine pas là, car nous repartons pour, une jungle
à deux pas de la route offrant de beaux sentiers et de belles
grottes à découvrir tel un explorateur !
Nos deux guides ont
un fort accent américain et nous ne captons que l'essentiel de leurs
phrases mais ils ne nous en tiennent pas rigueur. Ils nous ramènent
à notre Hôtel après avoir été cherché leur fils à la sortie de
l'école ! Quelle rencontre ! Merci encore à eux !
Nous
resterons finalement une nuit de plus pour profiter du confort de la
chambre avant de nous élancer de nouveau dans une série de routes
de montagne en direction de l'Isan. La boucle sera bouclée chez
l'oncle à Marie, mais ceci est une autre histoire !!!
En
attendant, nous vous proposons une petite devinette...
Vous vous
demandez sûrement comment nos petits corps « frêles »
parviennent à gravir de telles montagnes, n'est-ce-pas ? Eh
bien voici un petit indice pour comprendre à quoi nous carburons,
mais d'après vous qu'est-ce que c'est ? Réponse
prochainement !
PS: Vous ne vous rendez pas compte mais trouver un titre est toujours une prise de tête et une bonne crise de rire. Par exemple pour ce récit voila les propositions:
-Thaïlande, des cimes qui déciment!
-Sur les crêtes Thaïs
-Ca décoiffe en altitude
- Cimes Thaï aïe aïe (ça c'est de Marie!!)
J'essaierais bien "DECIME-MOI Les CIMES de la THAILANDE". Avez-vous su que Sylvain TESSON avait eu un accident grave (3 mois dans le coma) et bête en montant sur sa maison? On l'a vu à la "Grande Librairie" faire la promotion de son dernier livre.
RépondreSupprimerBisous.
LOUIS et ARMELLE
si tu ne le fumais pas, j'aurais dit un martinet ! Vous vous fouettez à tour de rôle pour avancer plus vite ! C'était pas mal comme solution... mais c'est pas ça ! Je continue de chercher...
RépondreSupprimer"Thaï toit d'ici et marche à l'ombre"
RépondreSupprimerBonjour David et Marie,
RépondreSupprimerNous ne nous connaissons pas directement mais je connais papa et maman « Le Bohec ».
J'admire votre périple, c’est toujours un plaisir de suivre vos aventures sportives, humaines.
P’tit clin d’œil à Louis, ou plutôt au T-shirt Marathon de Marseille porté par David.
J’ai le même nous y étions ensemble…
Bonne continuation à vous deux, hâte de voir votre traversée du Laos, pour ma part je garde un très bon souvenir de ce pays.
Nb : Marie, à ton retour, je pourrais t’offrir mon T-shirt …
Bonjour les voyageurs.
RépondreSupprimerMoi, je pense que c'est la bonne bière fraiche qui vous donne toute cette énergie... Sylvie
euh...à l'opium? en boulette? ou bien...j'ai cru voir des petites traces sur vos avant bras sinon... ou c'est les ronces et les cactus alors...hihi!
RépondreSupprimerMaud